Un siècle d’Histoire dans l’atelier familial où le cheveux devient perruque

Cet atelier ressemble à un salon de coiffure. Situé au bord de la Loire, aux Ponts de Cé, ses tiroirs renferment des mèches de cheveux venues de pays lointains. Durant un siècle d’utilisation, les moules et les têtes en bois se sont patinés.

Chronique d’un atelier familial dans le Maine et Loire. Paulette Tharreau débute avec ses parents en 1959. Créé en 1907, ils le reprennent en 1929. Dans les années 1950 – 1960, ils travaillent pour l’Opéra Garnier et livrent 200 perruques. Paulette prend la succession de ses parents avec son frère.

Des perruques pour le 7è art et les particuliers. Les femmes viennent pour une prothèse capillaire lors d’une chimiothérapie et les hommes, suite à une calvitie. Ils travaillent aussi pour le cinéma et le théâtre. Des couronnes de moines ont été élaborées pour un film.

D’où viennent les cheveux pour la confection des perruques ? De France et de l’étranger : d’Inde, d’Italie, d’Asie et d’Europe Centrale depuis l’ouverture des frontières. Ils proviennent surtout des pays en voie de développement, comme l’Inde. A l’issue de la Kumbh Mela, les pèlerins sont rasés et les cheveux sont donnés ou achetés à petit prix. Les cheveux indiens et chinois sont achetés à un importateur anglais. Des particuliers viennent également proposer les leurs.

Il existe différentes formes de cheveux, des ronds, des ovales… Les cheveux français non traités sont de qualités variables. Les Italiens sont souples et constants. Ils peuvent être utilisés pour tout sauf pour des coiffures lisses. Les Asiatiques ont de gros cheveux longs et épais. Ils se dévitalisent vite sous l’action des différents traitements préparatifs. Ils sont utilisés en perruques fantaisies. Les cheveux indiens peuvent passer pour européens. Ils sont adaptés pour des carrés, des demi-perruques, du mi-long et du long. Cependant, il ne conviennent pas pour des compléments capillaires destinés aux français. Ils ont des reflets roux et les français ont des reflets cendrés.

Post Scriptum : L’atelier a été repris en janvier 2004 : ICCL Bretagne 2 rue Victor Hugo 49130 Les Ponts de Cé Tél : 02 41 44 86 36