Historique de l’ordre des Chevaliers du Sacavin

Le prélude des confréries vineuses fut orchestré au XVIe siècle par François Rabelais, qui le premier employa le terme de sacavin. La tradition s’est prolongée jusqu’à nos jours.

Le grand maître Pierre AguilasEn mai 1895, un menu servi à Montreuil-Bellay fait mention d’une cuvée spéciale réservée aux sacavins. Quelques amis se retrouvaient lors des courses de Serrant, à Saint Georges sur Loire. Les vins y étaient abondamment servis. De ces dîners naquit une association officialisée en 1904. Georges de Grandmaison, sénateur du Maine et Loire, en prit la présidence et fut nommé Prieur. C’est dans les fortifications du château de Montreuil-Bellay que siégeait « l’ordre des Sacavins ». Les deux guerres mondiales mirent la confrérie en sommeil.

En 1947, elle reprit son envol avec Pierre Gasnier du Fresne, président de l’aéro-club de l’Ouest, premier grand maître à l’humour rabelaisien. Un rallye aérien des vins, des fleurs et des châteaux de l’Anjou fut organisé. Pour accueillir et distraire les participants, le gagnant de cette compétition fut sacré chevalier du sacavin. La confrérie fut reçue à l’Elysée par les présidents Vincent Auriol et René Coty. Une caravelle d’Air France, baptisée avec le vin du pays, fut nommée « Anjou ». Lors de réceptions, le nectar angevin s’envola pour séduire au-delà de nos frontières. En 1968, le Marquis de Contades, accueillit des hôtes prestigieux tels que Maurice Druon, écrivain et le Prince Charles d’Angleterre… En 1975, Robert Cointreau hérita de la confrérie et présida également une commanderie en Angleterre.

La singularité des grands maîtres assura la pérennité de la confrérie avec Eugène Louis Bréheret en 1981, Guy Sorgniard en 1984, Pierre Gaté en 1990, Camille Besnier en 1996 et Maurice Escher en 1997. En 2000, pour la première fois, un vigneron, Pierre Aguilas (photo), est sacré grand maître. En 2004, la confrérie fêta ses 100 ans d’existence.

Qu’est-ce qu’un sacavin ? Typiquement angevin, le sacavin était un petit tonnelet muni d’une poignée que les travailleurs des champs et les vignerons emportaient jadis pour étancher leur soif : c’était leur petit sac à vin.

Le sautoir du grand maître a de la mémoire. Les noms de ses prédécesseurs depuis la création y sont gravés.

Recette « La gogue des vendangeurs », par Jean-Pierre Maussion de « l’Auberge d’Eventard » à Saint-Sylvain d’Anjou

Le marché : pour 4 personnes
2 belles tranches de gogue, bien entrelardée
Une grappe de raisins rouges
4 pêches de vigne
Une échalote
Epices (thym, poivre du moulin, muscade)
Herbes (persil plat, ciboulettes)
Un verre d’Anjou rouge village (15 cl), beurre et huile, un petit pot de gelée de coing

Préparation : émincer l’échalote. Pocher les pêches de vigne pour retirer la peau, retirer les noyaux. Les couper en tranches, fendre les grains pour enlever les pépins. Faire chauffer le vin rouge, le flamber, laisser réduire 2 minutes. Cuire et dorer de chaque côté la gogue dans une poêle anti-adhésive avec une goutte d’huile, saler et poivrer. Retirer, garder au chaud. Faire revenir l’échalote avec une noix de beurre. Ajouter la fleur de thym et les pêches de vigne, remuer délicatement. Verser le vin rouge, ajouter une cuillère de gelée de coing et monter au beurre cru. Au dernier moment, ajouter les raisins. Rectifier sel et poivre, servir très chaud sur l’assiette.

Recette « poire au Bonnezeaux », par Jean-Pierre Maussion de « l’Auberge d’Eventard » à Saint-Sylvain d’Anjou

Poire au BonnezeauxLe marché : pour 4 personnes
4 poires Conférence ou Comice
100 gr de sucre en poudre
Un citron, une bouteille de Bonnezeaux
4 clous de girofle, une gousse de vanille, 8 à 10 feuilles de gélatine alimentaire, 90 gr de crème fraîche montée en chantilly, 4 tranches de brioche épaisses toastées au beurre

Préparation La veille, préparer la gelée de Bonnezeaux. Faire chauffer la moitié de la bouteille de vin avec 10 gr de sucre, sans bouillir. Incorporer les feuilles de gélatine ramollies à l’eau froide, bien essorées. Filtrer et faire prendre au froid. Laver et éplucher les poires et les citronner. Piquer un clou de girofle à chaque fond de poire. Les placer dans un récipient assez haut et étroit. Couper la gousse de vanille en deux dans le sens de la longueur. Couvrir avec le vin et le reste du sucre. Porter à ébullition, éteindre de suite pour arrêter la cuisson. Laisser les poires infuser jusqu’au lendemain. Monter la chantilly. Démouler la gelée et la tailler au couteau en petits cubes. Dressage Dans une coupe givrée au grand froid, mettre la gelée concassée au fond. Poser dessus une poire entière. Napper de la sauce de cuisson, décorer avec la chantilly. Pour varier, saupoudrer le dessert d’un écrasé de biscuit rose de Reims.

L’Auberge d’Eventard
Jean-Pierre Maussion
RN 23, route de Paris Rond-point du Bon-Puits
49480 St-Sylvain-d’Anjou
Tél. : 02 41 43 74 25
Site : www.auberge-eventard.com