Dessert normand, la teurgoule renaît après 30 ans d’absence

Emblème de la gastronomie normande et des fêtes familiales, la teurgoule revient sur le devant de la scène grâce à la création de la Confrérie de la teurgoule et fallue de Normandie en 1978.

Chaque année, la charmante commune d’Houlgate fête sa ville. 1977 est décrétée année de la teurgoule et une confrérie est créée à son effigie dès 1978. Un concours local s’organise, puis un national, et la teurgoule s’offre quelques voyages en Europe et au Japon. La Martinique accueille la confrérie lors d’une semaine de dégustation. À son intronisation, le présentateur de France 3 Martinique s’exclame : « c’est le « tiridou » de ma grand mère ».
Depuis, tous les martiniquais connaissent la teurgoule sous cette appellation. Alors ! si vous rencontrez un martiniquais, la teurgoule, il connaît !

« se tordre la goule »…

Au XVIIe siècle, les corsaires du Roi Louis XIV basés à Honfleur attaquaient les galions espagnols, hollandais ou anglais revenant du nouveau monde pour leurs cargaisons. Le butin était partagé entre le Trésor Royal, l’armateur et l’équipage. Dans les prises, se trouvaient entre autres, du riz et des épices, notamment de la cannelle. Celle-ci avait peu de valeur marchande et restait avec le riz, la part de l’équipage. Le premier dessert fut appelé « bourgoule » du patois normand : « bourrer la goule ». Elle fut d’abord élaborée avec un riz trop cuit ou mal dosé. En ajoutant de la cannelle, en affinant la cuisson, le goût et la texture changèrent et cela devint « teurgoule », de l’expression : « se tordre la goule ». Pour certains, les premières versions n’avaient pas encore atteint le moelleux et le fondant d’aujourd’hui. Pour d’autres, on se dépêchait de la manger encore très chaude.

Le concours de la Teurgoule d’Or

Tous les ans, le concours national de teurgoule et de fallue est organisée par la confrérie. Professionnels et amateurs peuvent participer à cette compétition. Jacqueline Lebrun, membre de la confrérie depuis huit ans, a obtenu la médaille d’or de la recette créative autour du riz et du lait. Elle a concocté une tartelette farcie à la teurgoule, recouverte d’une meringue italienne saupoudrée de cannelle. Respectueuse de la recette traditionnelle, son dessert prend place dans une terrine en grès. Pas question de s’éloigner du four, la cuisson commence à four très chaud 260°, puis 110° au bout d’une heure. Après 2 heures de cuisson, la température est réduite à 50° et la teurgoule cuit 5 à 6 heures. Le riz au fond, la crème dessus recouverte d’une peau marron presque noire, elle peut se déguster avec la fallue, autre dessert normand. Appelée aussi brioche coulante ou gâche améliorée, cette pâtisserie était présente dans une bonne partie de la Normandie. Son origine viendrait du mot « falle » qui désignait l’estomac.

Pour découvrir ce dessert normand, sachez que tous les quinze jours durant l’été, « les mardis d’accueil » proposent de déguster des produits locaux dont la teurgoule et la fallue.

Confrérie de la teurgoule et fallue de Normandie
Office du tourisme de Houlgate
Tél : 02 31 24 34 79

E-mail : houlgate@wanadoo.fr

 

1 Comment

  1. La teurgoule est vendue sur tous les marchés normands qui se respectent : ceux de Falaise et de Saint Pierre sur Dives entre autres. On en trouve aussi dans les supermarchés locaux. La teurgoule existe nature ou parfumée à la vanille. Je la trouve plus digeste tiède. C’est un excellent dessert d’hiver après une bonne balade dans la campagne.

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