Quelque chose à te dire ou la peinture du silence

/><b><span/La franchise n’est pas l’apanage de la famille. Au contraire. Mensonges, dissimulations et hypocrisie sont parfois autant de masques fardant le fil de son quotidien. Partout, à chaque instant, le silence règne. Quelque chose à te dire relate cette  possible réalité.

Cet univers pétri de non-dits ne résistera pas. Les parents comme les enfants vont se confronter aux conséquences de la vérité révélée. Le désordre s’installe progressivement. L’unité tant souhaitée par le couple parental se désagrège à mesure que leur descendance prend conscience de sa situation. Des questions se posent; des réponses s’imposent.

Ce bouleversement interne naît à la suite de la rencontre fortuite d’un flic désabusé à la poursuite de ses racines (thématique prégnante) avec Alice (alias Mathilde Seignier), fille aînée de la maison, artiste peintre un peu bohême. Dès lors, rien ne sera jamais plus pareil. Sa sœur et son frère, comme « contaminés » par cet évènement initial partiront également à la recherche du vrai dans ce tourbillon de fausseté.

Portraiturer les silences d’un cercle familial, ses troubles, ses névroses : tel était le dessein du film. Cependant, l’artiste (ici la réalisatrice Cécile Télerman) dédoublée sous la figure d’Alice, a sans doute manqué son œuvre. Constellée de répliques insipides, souffrant de l’abondance de lieux communs, la fresque souhaitée se tourne vite en caricature. Malgré des acteurs irréprochables (mention spéciale pour Charlotte Rampling, sournoise mais attachante), la représentation se lézarde, démontrant au passage l’extrême difficulté de peindre le silence au cinéma.

Guillaume Blacherois

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