Aux orties, la loi Malraux !

Depuis quelques jours, la mairie de Paris fait distribuer dans les boîtes aux lettres des habitants du Marais, une jolie petite brochure intitulée : « Révision du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur du Marais ».

Belle initiative qui cherche à donner les raisons du toilettage annoncé et à en indiquer le mode de procédure dans un langage toutefois qui devient vite abscons mêlant les sigles PLU, PADD, PSMV, CLSS comme pour mieux en dégoûter la lecture et en amoindrir la compréhension.

Pour faire bref, il nous est expliquer que le secteur sauvegardé du Marais, conséquence de la loi Malraux de 1962 qui s’attachait à la conservation des immeubles construits avant 1800, doit faire l’objet d’une « politique patrimoniale plus complète » prenant mieux en compte l’architecture des XIXe et XXe siècles, comme, par exemple, les ateliers dans les cours ou les grandes verrières.

On endort définitivement le lecteur ou plutôt on le berce de la douce illusion que la révision permettra d’ « affiner les prescriptions sur les bâtis anciens pour une bonne conservation et mise en valeur » et que la volonté de « promouvoir une politique patrimoniale plus complète » doit « prendre en compte les orientations de la politique urbaine, sociale et durable de la Ville » ainsi que « les ambitions du plan climat ».

Ouf on respire !

/><b><span/Mais si l’on s’arrêtait un instant de rêver ?

La Ville ne peut plus financièrement assurer la restauration de chefs d’œuvre du XVIIe siècle comme la façade de l’église Saint-Paul – Saint-Louis (voir photo de gauche) pourtant inscrite dans ce périmètre de 126 hectares et elle voudrait se mettre à sauvegarder des ateliers et des verrières ?
Que l’on juge de l’état de délabrement de cet édifice crasseux dont le tympan qui menace ruine est emmailloté dans des filets !

Mais peut-être que le maire, la main sempiternellement sur le cœur en s’apitoyant du sort des chats écrasés, nourrit sur ce même secteur du Marais d’autres ambitions plus sociales comme en témoigne le triste immeuble d’habitation élevé l’an passé au 1 rue de Turenne (voir photo de droite), à l’angle de la rue Saint-Antoine, avec sa façade de verre dissimulée derrière des palissades de bois ?

/><b><span/

Quant aux verrières, on ferait mieux de faire disparaître, par exemple, celle qui défigure la cour d’un bel hôtel du XVIIIe siècle, celui du baron colonel d’Estat, au numéro 23 de la rue des Rosiers.

Cette cour qui abrite depuis quelques années un magasin de vêtements préfigure à n’en pas douter ce qu’il adviendra de nombre d’immeubles des XVIIe et du XVIIIe siècles qui seront consciencieusement défigurés par des promoteurs trop heureux de profiter d’une révision d’un plan de sauvegarde déjà si durement malmené, même par la collectivité locale !

Mais le maire de Paris même avec la main sur le cœur a bien d’autres objectifs que ceux là. L’idéologie est toute puissante, celle qui faisait dire …du passé faisons table rase !

Une réunion publique se tiendra à la mairie du IIIe arrondissement le 5 octobre 2009…, une réunion tellement publique qu’il faut s’y inscrire.

Que les amateurs et les réels défenseurs du patrimoine tentent l’expérience en appelant la mairie au 01 53 01 75 03 !

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