Muse : The Resistance

/><b><span/Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis le premier album du trio anglais. Showbiz paru en 1999, grâce à un mélange dosé entre pop mélodique et riffs accrocheurs, avait conquis un public et la critique. Dix ans après, la groupe est devenu une figure incontournable du monde musical. Et la sortie de ce nouvel opus, évènement attendu par beaucoup, mérite en ce sens toute notre attention.

D’emblée un constat s’impose. Plus que jamais les références se font ressentir. Dès le morceau Uprising, des ombres planent. Des ombres de géants. Chopin, Rachmaninov Queen, Depeche Mode, Pink Floyd: autant d’artistes admirés, assimilés et travaillés à leur manière dans ce crû 2009. Pourtant, il serait inexact de juger cet album comme un simple exercice de style. Le trio emmené par Matthieu Bellamy va plus loin.

Et le mot qui vient à la bouche est « ambitieux ». En ces temps standardisés, où un titre de plus de trois minutes sera à peine considéré, une telle production se démarque directement. Jonglant entre partitions métalliques( MK Ultra, Unnatural Selection), lyrisme revendiqué (I Belong To You) et mélodies aériennes (Undisclosed Desires, Guiding Light), pas un morceau qui ne recèle de surprises. D’instants de rupture. De basculement.
Mention spéciale attribuée en ce sens à Exogenesis, titre en trois parties durant lesquelles Bellamy et ses comparses, appuyés par un orchestre, nous délivrent un ersatz flamboyant de rock progressif teinté de musique classique (qui n’est pas sans nous rappeler King Crimson, Blood Sweat and Tears ou encore Pink Floyd).

Toutefois, l’ambition palpable est à double tranchant. À trop vouloir incorporer d’effets, d’instruments et d’horizons divers, une sensation de confusion peut s’en dégager. Pis: une certaine indigestion. L’auditeur moyen aura sans doute quelques difficultés à écouter d’un bout à l’autre l’enregistrement sans une pause. Tant de virtuosité et tant de renversements conduit souvent à une impression de confusion désagréable.

Un bilan légèrement mitigé. D’un côté, des sommets d’inventivité alimentés par des références solides. De l’autre, cette avalanche sonore hybride qui pourra en désarçonner plus d’un. Mais une certitude; aucune indifférence possible face à ce groupe qui ne cesse de se renouveler et de marquer définitivement toute une  génération.

Guillaume Blacherois

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