Le syndrome du Titanic ou l’appel au changement

/><b><span/Après Al Gore, Yann Arthus-Bertrand et même Léonard Di Caprio, c’est au tour de Nicolas Hulot de nous faire part de ses inquiétudes. De son angoisse. Et de sa colère aussi. Car ici pas de démonstration didactique ni de diaporama d’images sublimes. Plutôt un cri d’alarme et la volonté palpable d’extraire le spectateur de sa passivité morne.

Le monde s’essouffle, la nature se craquèle et si nous ne « changeons pas de cap », la fête se terminera en catastrophe (allusion au Titanic).
De la Chine et ses ouvriers en cage; du Nigéria et de ses assemblées de fidèles prônant l’avènement du business, le constat est accablant. Partout des inégalités, partout de la misère. Tandis que certains passent la nuit dehors à l’occasion de la sortie d’un nouveau gadget à la mode, d’autres pataugent dans des décharges. Alors que certains se vautrent dans l’opulence, la majorité croule sous le poids du manque. Nos voitures, nos ordinateurs, nos films : tout un système aveuglant qui nous détourne selon Hulot de « l’essentiel ». Et qui, a fortiori, condamne toujours un peu plus une grande partie de nos congénères.

Voilà en substance le fil rouge du film. D’un côté les riches, capitalistes et défenseurs du progrès. De l’autre, les pauvres, victimes de nos abus et « contaminés » par notre vision du monde. Un bi-partisme manichéen revendiqué qui n’a d’autre objectif que de toucher le public au cœur de sa sensibilité. Ponctué d’interventions d’intellectuels et de scientifiques (Théodore Monod ou encore Albert Einstein), le thèse s’étaye au gré du texte emphatique et pseudo-poétique de Hulot, et d’images de ces cités foisonnantes qui concentrent en elles toutes les preuves et les conséquences de notre démesure.

Et l’espoir alors ? Car à côté de tant de misère, de dénuement, de capitalisme galopant et d’aveuglement généralisé, la situation semble inextricable. Et une sensation de culpabilité s’empare aussitôt du spectateur. « Coupables » semble nous dire l’écologiste.

Hulot philosophe ? Pas certain. Mais un homme qui s’adresse à d’autres hommes, et qui a le mérite, malgré les carences de toute tentative, d’essayer de provoquer le changement.

Guillaume Blacherois

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