Prix Chateaubriand

/><b><span/Parmi la moisson foisonnante des prix littéraires, il en est au moins un qui se démarque de la « pipolisation » de l’exercice. Le prix Chateaubriand vient de récompenser l’un de ces chercheurs besogneux et ardus à la tâche. De ces auteurs qui n’ont pas le temps d’arpenter les « coquetèles » parisiens en quête de voix pour récolter la mâne prestigieuse.Un prix qui honore la culture française.

Le Prix Chateaubriand a donc été décerné mercredi 2 décembre, pour sa vingt-troisième édition, à La France des Larmes, d’Emmanuel Fureix.
Cet ancien élève de l’E.N.S. Ulm est maître de conférences en histoire contemporaine. Il enseigne à l’Université Paris XII et à l’I.E.P de Paris. Sa thèse a obtenu le prix John-Jaffé 2004 (Lettres et Sciences humaines) de la Chancellerie des Universités de Paris.

Patrick Devedjian, président du Conseil Général des Hauts-de-Seine, s’est félicité de remettre le prix à « un enfant de la République qui parle des larmes de la Monarchie ». Il serait en effet grand temps de prendre conscience de l’unité de la France, de cet héritage commun qui fait, ni plus ni moins, que l’on est Français. Français de la Monarchie à la République, de la Révolution au Drapeau Blanc. Et n’oublions pas à quel point Chateaubriand lui-même fut un ardent défenseur de la monarchie, s’appuyant sur son histoire pour mieux la célébrer. À l’heure où nos gouvernants s’attaquent à l’enseignement de l’Histoire, cela donne à réfléchir.

En outre, Patrick Devedjian a annoncé la création d’un comité scientifique international de très haut niveau, « composé de personnalités éminentes du monde des arts et des lettres, d’enseignants venus de prestigieuses universités européennes, et de personnalités impliquées dans des institutions consacrées à la mémoire de Chateaubriand. »
Comité dont  la présidence a été confiée à Marc Fumaroli avec une double perspective de développement : la réinscription de la personnalité de Chateaubriand lui-même au coeur de la Vallée-aux-loups, tout en ouvrant les perspectives à l’étude de périodes plus larges (18ème et 19ème siècles), c’est-à-dire « quand l’Europe parlait français ».

Un peu de civilisation dans une France en mal d’identité. On se saurait trop remercier le Conseil Général et les intellectuels éminents qui oeuvrent autour du domaine de Chateaubriand pour ces projets.

Prix


La France des Larmes

« Comment lire le politique à travers le culte rendu aux grands morts, héros ou martyrs ? » La réponse se trouve dans La France des larmes.  Emmanuel Fureix y montre comment le politique œuvre à travers le culte rendu aux grands morts. De 1814 à 1840, de la Restauration des Bourbons au retour des cendres de Napoléon, Paris résonne de ces deuils dynastiques, étatiques et contestataires, qui disent les fractures et les efforts de réconciliation d’une société avec elle-même.

/><b><span/Le Prix Chateaubriand

Fondé en 1987, sa vocation est de distinguer les ouvrages contemporains relevant des  divers centres d’intérêt de notre François-René de Chateaubriand national. Tout à la fois écrivain, voyageur, homme d’État, historien, mémorialiste, la variété de ses talents permet de sélectionner un grand nombre d’ouvrages, à la condition  qu’ils portent sur la période où vécut Chateaubriand ou sur des sujets proches de ses écrits.
Chaque année, le prix est décerné dans cette jolie maison entourée d’un parc majestueux où vécut l’écrivain sous l’Empire et la Restauration. Cette « vallée aux loups » accueillit certaines de ses meilleures oeuvres : l’Itinéraire de Paris à Jérusalem, De Buonaparte et des Bourbons, Mémoires d’outre-tombe…
Dans le passé il a été décerné Jean Chalon, Paul Bénichou, Alain Besançon, Jacqueline de Romilly, Max Milner ou encore Emmanuel de Waresquiel…

Le jury placé sous la présidence de M. Marc Fumaroli, de l’Académie française, réunit :

Colette Beaune, Professeur d’Histoire médiévale à l’Université de Nanterre, Jean-Claude Berchet, Professeur honoraire à l’Université de Paris III, Simone Bertière, Historienne, Alain Besançon, Membre de l’Institut, Gabriel de Broglie, de l’Académie française, Françoise Chandernagor, de l’Académie Goncourt, Benedetta Craveri d’Aboville, Historienne, Bernard Guenée, Membre de l’Institut, Jean Leclant, Secrétaire Perpétuel de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Emmanuel Le Roy Ladurie, Membre de l’Institut, Jean d’Ormesson, de l’Académie française, Mona Ozouf, Directrice de recherche émérite au CNRS et Jean Tulard, Membre de l’Institut. Le secrétariat général du Prix était assuré par M. Bernard Degout, directeur de la Maison de Chateaubriand.

Infos :

Une conférence sera donnée par le lauréat jeudi 17 décembre 2009 à 20h30 à la Fondation Dosne-Thiers
27, place Saint-Georges – Paris 9e
Réservation obligatoire au  01 55 52 13 00.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.