Get Yer Ya-Ya’ Out ou la magie de l’instant retrouvée

/><b><span/L’enregistrement audio permet parfois d’effleurer l’essence d’une époque révolue. De caresser la magie d’instants du passé. S’offre alors à l’auditeur la pertinence d’une œuvre pourtant datée. Son étonnante actualité. Son indiscutable éloquence. IL en est ainsi pour « The Rolling Stones in concert ».

Fin novembre 1969 au Madison Square Garden de New-York. Des milliers de fans dont Jimi Hendrix et Janis Joplin. Après les sets du couple Ike/Tina Turner, et BB King, des voix se font entendre; « Ladies and gentlemen, please welcome the greatest rock and roll band in the world ». L’annonce est passée, le tire décerné. Les Rolling Stones entrent en scène.

Dès lors, le temps s’immobilise. Malgré les excès, les femmes et la route, rien n’altère leur énergie. Au contraire. Le quintet britannique puise dans la violence des sixties une puissance et une envie débordantes. Des hymnes inévitables (Satisfaction, Jumpin’Jack Flash) aux joyaux moins connus(Prodigal Son, You Gotta Move), le constat est univoque. Mick Jagger, en provocateur habile, distille avec brio des volutes teintées d’érotisme et de sauvagerie.
Keith Richards et Mick Taylor, armés de leurs Gibson, déploient un jeu fusionnel, enivrant, déroutant. Les rythmiques martelées de l’un combinées aux solos incantatoires de l’autre, plongent l’auditoire dans un délire sensoriel. Une sorte de déluge aphrodisiaque. Enfin, Charlie Watts à la batterie et Bill Wyman à la basse, appuient de toute leur rigueur métrique le voyage foisonnant de leurs camarades.

Ainsi, le coffret Get Yer-Yer Ya’s Out (titre étrange en référence à une chanson du bluesman Blind Boy Fuller) contient un enregistrement d’une qualité rare. 40 ans après, la performance n’a rien perdu de sa superbe. Composé de trois CD (17 titres des Stones ainsi que les deux premières parties) et un DVD (chutes du film Gimme Shelter), il devrait séduire les amateurs du groupe. Mais plus encore. Tous ceux qui sont désireux de retrouver dans leur salon un moment décisif de l’histoire du rock, ne pourront faire l’économie de cet achat indispensable.

Guillaume Blacherois

Publié chez DECCA. Prix : 45 euros.

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