Concours de dégustation de vins

Par Michel Dovaz*

Le Leopard masqueLe « concours mondial de Bruxelles » s’est tenu, fin avril à Palerme. Depuis quelques années, ce concours fondé à Bruxelles en 1994 par Louis Havaux est devenu itinérant.
De quoi s’agit-il ?

De faire déguster plus de 7.000 vins originaires de plus de 50 pays par plus de 250 dégustateurs venus du monde entier (plus de 50 pays également) en trois matinées.
Chaque vin est soumis à un jury de 6 dégustateurs, aucun d’entre eux ne devant expertiser plus de cinquante vins par session.
Tout cela est parfaitement organisé, les bouteilles emmaillotées dans un sac plastique sont servies par des sommeliers.
Le dégustateur n’a droit qu’à deux informations : le N° d’identification du vin et son millésime (ou son absence).

Les vins sont présentés par séries homogènes (généralement par appellation), soit 4 à 6 séries par session.
L’OIV (organisation internationale de la vigne et du vin) labellise les concours qui respectent les normes et la probité qu’elle impose, ce qui est le cas du Mondial de Bruxelles.
En outre, les organisateurs travaillent avec l’institut de statistiques de l’université de Louvain. Tous les résultats sont analysés puis, les notes de chaque dégustateur sont comparées à la note moyenne du groupe. Le but est triple : mesurer la précision, s’assurer de la cohérence et de la « répétabilité ».
Ce néologisme mérite une explication :  soumettre à la dégustation deux fois le même vin et constater la similitude des notes.

La dégustation n’est pas une science exacte, c’est pour cela qu’elle n’est pas admise par les tribunaux. Elle ne procure pas une certitude mais une probabilité, sa fiabilité
augmente lorsque le nombre de dégustateurs croît (pour le même vin, évidemment).  Le traitement informatique permet également de renforcer cette fiabilité.

Ici nous évoquons les dégustations collectives, les dégustations individuelles, celles des gourous (ou qui sont pris pour tels) ne reflètent que leurs goûts, aucun traitement mathématique ou informatique ne saurait les améliorer.
* Michel Dovaz est l’un des plus grands journalistes du vin en France. Son dernier ouvrage : Millésimes, éditions Assouline.

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