Apollo 13… L’échec réussi !

Par Olivier de Goursac*

/Vous souvenez-vous de la mission lunaire Apollo 13… celle où tout s’est mal passé ?

Tout a mal commencé avant même son décollage. Trois jours seulement avant le lancement,  l’équipage principal est cassé car l’on soupçonne une rougeole chez l’un de ses membres… Le 11 avril 1970, Apollo 13 décolle à… 13h13 (heure de Houston). Puis, le moteur central du second étage s’éteint deux minutes trop tôt, en pleine poussée ascensionnelle.
Cela oblige à faire brûler plus les autres moteurs… Le 13 avril, au bout de 46 heures de vol, Houston confesse aux astronautes : “ Votre vaisseau fonctionne parfaitement… Ici, on meurt d’ennui !”.

La retransmission télévisée en direct… n’est ensuite reprise par aucun des média, tous déjà lassés de la conquête lunaire.

Tout bascule neuf minutes plus tard lorsque l’équipage, obéissant aux ingénieurs lance le brassage d’un réservoir d’oxygène à problèmes qui se transforme en une grosse bombe.

Elle explose à 321.800 km de la Terre. Nous sommes à 55h 54mn 53s dans la mission : Lovell et Haise sont dans le LM en train d’en finir l’inspection, et Swigert prend son sextant pour repérer un alignement d’étoiles.
Les trois hommes entendent soudain un « assez gros bang » et sentent le vaisseau vibrer en tous sens. Lovell découvre tous les signaux d’alarme allumés sur le tableau de bord de la cabine Apollo. Swigert d’une voix blanche annonce :  « OK, Houston, on a ici un problème ».
Ils ne le savent pas encore, mais c’est une section complète du Module de Service, situé derrière leur capsule Apollo, qui vient de se volatiliser dans l’espace ! Il n’est plus question pour Apollo 13 de se poser sur la Lune !
/>En moins de deux heures, l'équipage va ainsi se retrouver privé des réserves de son Module de Service en oxygène, eau et électricité. Il n'est pas non plus question de se servir du gros moteur pour la propulsion, car on ne sait pas dans quel état il se trouve.<br /> Mais dans leur malheur, les astronautes ont beaucoup de chance. Ils ont toujours avec eux leur module lunaire (LM), plein de réserves inentamées. À Houston on fait un rapide bilan de ce dont l'équipage peut disposer : le LM contient assez d'eau, d'oxygène et d'énergie pour 4 jours... mais guère plus !</p> <p>Il faut maintenant agir vite. À Houston on met en place une cellule de crise avec des petites équipes à qui on assigne des tâches bien particulières. Ils vont ainsi aider les trois astronautes à transformer leur LM en canot de sauvetage. Mais les conditions à bord sont dures. Sans énergie, les astronautes vivent à 5°C, ils mangent une nourriture congelée, ils sont rationnés en eau et les hublots se recouvrent de givre dans les parties les plus froides du vaisseau. C'est surtout l'humidité qui va mettre leur moral à l'épreuve : « Nous sommes comme des grenouilles dans une mare gelée », dira Lovell à Houston.</p> <p>Au retour sur Terre, ils auront perdu presque 5 kg chacun. Ils sont tous «… fatigués, affamés, mouillés, froids et déshydratés, mais sains et saufs », dira Lovell qui rajoutera : « Ce fut un échec réussi ».</p> <p><b><span style=
APOLLO 13, 11-17 avril 1970 : Capsule « Odyssey », LM « Aquarius ».
Durée totale de la mission : 142 h 54 mn.

Astronautes : James LOVELL (42 ans) Commandant, John (« Jack ») SWIGERT (39 ans) Pilote du CSM, Fred HAISE (36 ans) Pilote du LM.

* Olivier de Goursac, correspondant de la NASA en France, membre de l’Aéroclub de France.
Auteur de livres consacrés à Mars et à la lune, dont le dernir : « Lune ».

http://www.amazon.fr/Lune-Olivier-Goursac/dp/2847342133t

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