Rubens, Poussin et les peintres du 17e siècle

/Une exposition magnifique se tient au musée Jacquemart-André jusqu’au 13 février 2011 : Rubens, Poussin et les peintres du 17e siècle. Le sujet et le lieu qui l’abrite méritent une visite impérative.

Non, il ne s’agit pas d’une rétrospective des tableaux de Rubens mais d’une exposition ambitieuse consacrée aux courants du XVIIème siècle.
L’entreprise est assez complexe d’ailleurs puisqu’il s’agit, outre la monstration d’une soixantaine de tableaux issues de collections privée et publiques européennes, de dégager la démonstration des influences croisées entre le baroque flamand et le classique français.
Une démonstration magistrale en soixante tableaux, définis par deux courants : la peinture baroque flamande avec Rubens comme chef de file, et le classicisme français représenté par Poussin.

Le baroque flamand entre en France à travers les commandes d’oeuvres de Rubens par Marie de Médicis qui en orne le palais du Luxembourg. Le plus étonnant tient à la découverte des autres peintres anversois tels Pourbus ou  van Thulden qui s’exportèrent à l’époque malgré la défense imposées aux étrangers par les corporations de développer un commerce à Paris.
Les peintres se sont installés dans la capitale en contournant tout bonnement la loi. Le foire de Saint-Germain-des-Prés regorge alors d’oeuvres flamandes exportées.
Cette présence baroque flamande a fini par inspirer les artistes français tels que les frères Le Nain ou Lubin Baugin dans leur représentation du réel.

Avec l’avènement de Louis XIII, l’autre maître du XVIIème siècle, Poussin, revint à Rome et réhabilita le thème mythologique. Avec ceux qui le suivent, Le Sueur, La Hyre, ou Le Brun, la tendance s’inversent et c’est au tour des Belges d’être influencés par le classicisme français, porté par le rayonnement politique de Louis XIV.

Cette influence croisée du courant baroque flamand et du style classique français est fort bien mise ne valeur par la sobre et efficace scénographie d’Hubert Le Gall. Huit salles déclinent cette évolution de manière pédagogique : Rubens et le goût baroque à Paris; Paris se met à la mode flamande; le classicisme parisien; Poussin et le classicisme à Rome; le classicisme, un modèle universel; l’influence de l’art classique français, de Liège à Amsterdam.

L’exposition Rubens, Poussin et les peintres du 17e siècle réussit un tour de force en mettant en lumière avec grâce une histoire artistique complexe.

Pratique :

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Rubens, Poussin et les peintres du XVIIe siècle

Musée Jacquemart-André,
158, bd Haussmann (8e).
Tél : 01.45.62.11.59.
Tous les jours de 10h à 18h, nocturne lundi.

Catalogue : Musée Jacquemart-André – Fonds Mercator, 224 p., 39 euros. Jusqu’au 13 février.

www.musee-jacquemart-andre.com


Photos :

PIERRE PAUL RUBENS (1577-1640)
Le Bain de Diane
Huile sur toile
1635-1640
152,5 x 120 cm
Museum Boijmans van Beuningen,
Rotterdam
© Loan Netherlands Institute for Cultural
Heritage (ICN), Rijswijk/Amsterdam, on
loan to Museum Boijmans Van Beuningen,
Rotterdam

ANTOON VAN DYCK (1599-1641)
Portrait de Marie de Médicis
1632
Huile sur toile
111 x 124,5 cm
Palais des Beaux-Arts, Lille
© RMN / René-Gabriel Ojéda – Photo de
presse

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