La Saint Nicolas

/Le 6 décembre le nord et l’est de la France, et aussi des pays transfrontaliers, fêtent la Saint Nicolas. En particulier à Nancy, où la fête recouvre un caractère solennel et festif exceptionnel.
Retour sur l’une de nos plus anciennes traditions, entre histoire, légende et ferveur populaire.

« Le » Saint Nicolas, comme l’appellent les Alsaciens et les Lorrains est connu comme le protecteur des faibles, des enfants, des prisonniers, mais aussi des avocats, des écoliers, de la Russie.
Et bien sûr, il est le saint patron de la Lorraine depuis 1477, et donc de Nancy sa capitale, qui revêt ses habits de fête à l’approche de la fête du grand saint.

La ville de Nancy sort les grands moyens pour l’occasion : le samedi précédent la fête, spectacle pyrotechnique de belle envergure sur la place Stanislas, son et lumières autour de la légende du saint, musique…
Et le dimanche précédant le 6 décembre, place à la parade dont les chars rappellent les divers patronages du saint ainsi que les fédérations d’artisans de la ville s’associant à l’évènement. Les pâtissiers et les chocolatiers en particulier rivalisent de talent pour proposer les pains d’épices et les chocolats à l’effigie du saint Nicolas.

Les petits enfants sont à la fête car c’est l’occasion de recevoir bonbons et friandises avant Noël. Présents apportés par le saint Nicolas lui-même ! Enfin, pas « tous » les enfants,  car ceux qui n’ont pas été sages risquent de recevoir la visite du Père Fouettard, fidèle compagnon du saint.
Une tradition qui montre que ce personnage barbu et vêtu de rouge n’est autre que l’inspirateur de la figure – bien pâlotte à côté – du Père Noël, création de Coca-Cola !!!

Certes la tradition est plutôt du nord-est mais qui n’a jamais entendu parler de « ces trois petits enfants qui s’en allaient glaner » aux champs ? Ces enfants qu’un méchant boucher tua, découpa et remisa dans le saloir ? Ces enfants que le grand saint Nicolas délivra après sept ans de sommeil ? La légende des trois glaneurs demeure la plus connue.
Mais parmi la multitudes des légendes, celle du Sire de Réchicourt, Croisé fait prisonnier en Palestine, et délivré miraculeusement par saint Nicolas après plusieurs années de captivité, est aussi fameuse; ou encore celle de l’Église de Munster…

Ces jolies histoire ne font pas oublier le « vrai » saint Nicolas historique. A quelques kilomètres de Nancy, une relique est conservée dans la basilique de Saint-Nicolas-de-Port. Vers la fin du XIème siècle, un Lorrain, Aubert de Varangéville rapporte de Bari une phalange du saint à Port, un village de la Meurthe.
Une vaste basilique est alors édifiée en 1093 pour accueillir la précieuse relique.

Une nuit du 5 au 6 décembre 1240, le seigneur de Réchicourt s’endort dans son cachot de Palestine… et se réveille au pied de la basilique.

Depuis lors, une procession aux flambeaux d’action de grâce est organisée chaque année, le samedi le plus proche du 6 décembre.
Pour cette 765ème édition, la ferveur n’a pas faibli, et le chant tutélaire a retenti sous les voûtes de la basilique :

« Saint Nicolas, ton crédit d’âge en âge
A fait pleuvoir tes bienfaits souverains
Viens, couvre encore de ton doux patronage,
Tes vieux amis, les enfants des Lorrains… »

Cette année encore, les pèlerins sont venus de l’Europe entière pour célébrer le saint et recevoir à la fin de la cérémonie « la manne », l’huile miraculeuse qui s’écoule encore du tombeau du saint.

La saint Nicolas est l’une des plus belles portes d’entrée au mystère de Noël qui vient.
Des fêtes à vivre avec une intensité particulière en Lorraine.


Le saint Nicolas historique :

Nicolas naît en 270 en Turquie. À la mort de l’évêque de Myre, Nicolas est désigné comme un successeur providentiel. Elu en 303, il se distingue par sa sollicitude envers le peuple qu’il sauve de la famine et du poids excessif des impôts.
Il défendit la foi au Concile de Nicée, il lutta pour protéger les chrétiens persécutés par l’empereur  Dioclétien.
Il mourut vers 340 dans la cité portuaire de Myre en Asie Mineure, victime de la persécution de soldats romains.

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