18 juin 2011 : Francophones tous dans la rue !

18 juin : Manifestation au Quartier latin :  Les Francophones descendent dans la rue ! Chers amis de CultureMag, luttons tous ensemble pour notre indépendance !

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C’est le professeur Charles Durand, brillant essayiste, militant pour la Francophonie mondiale, membre d’Avenir de la langue française, auteur de La nouvelle guerre contre l’intelligence, ancien directeur de l’Institut francophone d’Informatique de Hanoï, qui répond, et vous fournit, chers lecteurs, une mine d’arguments très pertinents.

Vous ne vous croyez pas concerné ? Détrompez-vous !
Pour le pouvoir en place, notre marche et notre manifestation sont des non-évènements auxquels vous n’êtes pas censés vous intéresser. Notre action aujourd’hui est la seule possible vis-à-vis d’un pouvoir politico-médiatique qui ne cesse d’occulter toute nouvelle, tout article ou toute dépêche concernant le caractère néfaste de l’évolution contemporaine que les soi-disant « élites » font subir à notre langue, de manière totalement artificielle, mais non moins réelle.
Nous ne sommes pas une bande de fanatiques ou de puristes partis à la chasse de quelques anglicismes mais, au contraire, nous sommes là pour faire prendre conscience à ceux qui témoignent de notre action que les problèmes qui assaillent notre langue nous concernent tous au plus haut point.

Par exemple :
1)    Il est impossible aujourd’hui pour un quelconque élève-ingénieur d’obtenir son diplôme sans passer sous les fourches caudines d’un « First certificate of Cambridge », d’un « TOEFL » ou d’un « TOEIC » même si l’étudiant concerné a pour seule ambition de travailler pour une compagnie exclusivement française et n’éprouve aucun désir de partir s’installer à l’étranger.
2)    De plus en plus d’écoles et d’universités publiques imposent à leurs étudiants des enseignements en anglais qui sont dispensés par des professeurs français à des étudiants qui sont souvent tous français ou francophones. Au-delà du caractère ridicule de telles situations, cela a pour conséquence que nos futurs ingénieurs et chercheurs ne connaissent souvent plus l’intégralité du vocabulaire de leur profession en français.

3)    Par la volonté d’une poignée de dirigeants, de plus en plus de conseils d’administration se tiennent en anglais, en plein cœur de notre pays, au sein de conglomérats exclusivement français et sans qu’aucun anglophone natif n’y participe.
4)    De plus en plus de techniciens, dans les hôpitaux et ailleurs, doivent utiliser des modes d’emploi de machines rédigés exclusivement en anglais car les sociétés et les organismes qui les emploient ne requièrent plus de documentation en français de leurs fournisseurs. Cette pratique a entraîné d’innombrables accidents dont la cause véritable a toujours été passée sous silence par nos médias.
5)    Des compagnies prétendument françaises qui fabriquent des machines-outils, de la machinerie lourde (turbines, locomotives par exemple) vendent quelquefois à des pays francophones leur matériel accompagné d’une documentation rédigée exclusivement en anglais qu’ils doivent par la suite faire retraduire en français, à leurs frais, entraînant ainsi des surcoûts qui les incitent à se rediriger vers la concurrence américaine, chinoise, japonaise ou coréenne qui prend mieux en compte leurs besoins.
6)    Dans le domaine de l’aviation, loin de constituer une panacée au problème de la communication internationale, l’usage imposé de l’anglais entre les tours de contrôle et les avions a eu pour résultat un nombre étonnamment grand d’accidents dont les causes véritables ont toujours été occultées par les médias.
7)    Lors de colloques scientifiques se tenant dans notre pays, la tolérance ne consiste plus à accepter quelques présentations en anglais, mais à renoncer totalement à l’usage du français désormais complètement banni dans les deux formes de la communication : orale et écrite.
8)    Les universitaires et les chercheurs doivent désormais rédiger leurs demandes de financement en anglais pour obtenir des subventions non seulement de la Commission européenne, mais encore au niveau national (ANR = Agence nationale de la recherche) tandis que leur communication avec Bruxelles, implique le plus souvent exclusivement des francophones, comme c’est toujours le cas avec l’ANR.
9)    Depuis le passage de Mme Rachida Dati Place Vendôme, l’étude de l’anglais a été imposée à nos magistrats, alors qu’ils sont censés travailler exclusivement dans la langue de la République.
10)    Une préférence d’embauche se manifeste de plus en plus dans notre pays pour les « anglophones natifs » au détriment des Français et des francophones qui deviennent ainsi l’objet d’une discrimination ouverte par d’autres Français, et des sous-citoyens dans leur propre pays !
11)    Nos écoles d’administration des affaires, qui sont totalement noyautées par des anglolâtres, n’ont de cesse de diffuser les méthodes et l’idéologie anglo-saxonnes qui ont abouti à la catastrophe économique qui sévit aux Etats-Unis et qui ont ainsi contribué à créer les problèmes monétaires, financiers et économiques que nous subissons aussi en Europe, et qui risquent à terme de détruire l’euro et de mettre à bas la construction européenne.
12)    De moins en moins d’étrangers non francophones sont intéressés par l’étude de notre langue du fait que la France est perçue de plus en plus de l’extérieur comme une colonie anglo-américaine.
13)    Nos élites, y compris au Gouvernement, font l’inverse de ce que notre Président, M. Nicolas Sarkozy prône brillamment dans le domaine de la langue et de la francophonie. L’une des premières mesures prises en 2007 fut la ratification du protocole de Londres sur les brevets européens, qui donne valeur légale dans notre pays à des textes rédigés en langue étrangère, principalement en anglais. M. Luc Chatel, annonce l’introduction de l’anglais dès la maternelle, à trois ans pour toutes nos chères têtes blondes et brunes. Mme Valérie Pécresse, de son côté, veut qu’une grande partie de notre enseignement supérieur soit désormais assurée en anglais.
14)    Nos médias sont totalement inféodés aux intérêts anglo-américains et relaient sans complexe la propagande et l’idéologie anglo-américaine à nos dépens. Nos télévisions, nos journaux, nos magazines, et même notre cinéma dans une certaine mesure, nous abreuvent d’auteurs, de séries et de feuilletons télévisés étasuniens, de documentaires anglo-saxons dont la promotion se fait au dépens de nos propres écrivains, de nos romanciers, de nos metteurs-en-scène, de nos spécialistes de vulgarisation scientifique, de nos producteurs, de nos compositeurs et, plus généralement, de nos créateurs d’art populaire qui sont ainsi contraints soit de s’exiler soit de changer de métier, entraînant ainsi un chômage élevé dans les rangs de leurs professions respectives et une perte énorme de savoir-faire.
15)    La connaissance des langues étrangères que nos élites prônent se résume presque exclusivement à l’anglais dans un monde qui devient de plus en plus multipolaire et dans lequel l’anglais ne sera bientôt qu’une autre langue parmi tant d’autres qu’il faudra connaître pour faire des affaires à l’échelle internationale. A l’orée de la seconde guerre mondiale, nos militaires étaient en retard d’une guerre. Nos gouvernants d’aujourd’hui sont en retard de plusieurs langues pour faire des affaires dans le monde de demain.
16)    Ces dernières années, nos syndicats – en collaboration avec Avenir de la langue française, ont commencé à s’occuper d’un problème totalement nouveau : défendre le droit des travailleurs français en France à s’exprimer dans leur langue sur leur lieu de travail. De nombreux procès ont ainsi été engagés. Des conférences de presse communes ont été organisées.
17)    Dans notre pays, ainsi que la plupart des autres pays d’Europe continentale, les médias n’ont de cesse d’introduire de manière totalement artificielle des centaines de néologismes et de mots anglais non traduits dans un but de saboter l’unité de la langue et surtout de servir de véhicule aux intérêts anglo-américains. Il s’agit avant tout de dissoudre les repères verbaux et sociaux traditionnels et de faire émerger une conscience collective éminemment favorable aux intérêts anglo-saxons. Qui possède les mots peut affirmer sa représentation et sa vision du monde et éliminer ainsi les nôtres. Les guerres absurdes auxquelles la France participe actuellement et qui suscitent fort peu d’opposition ne sont qu’un avant-goût de ce qui nous attendrait si cette tendance se prolongeait.
18)    Dans le domaine de la recherche, le manque de créativité française est en partie dû au fait que l’esprit de nos scientifiques est partiellement stérilisé par le conformisme et l’imposition de facto des sujets de recherche qui découlent de l’adoption généralisée des critères de choix et d’évaluation anglo-saxons au niveau des ministères associés et des directeurs d’organismes de recherche.
19)    L’enseignement quasi-exclusif de l’anglais au dépens des autres langues a, en Europe, créé des flux financiers démesurés en faveur des pays anglo-saxons de centaines de milliards d’euros comme l’a démontré il y a quelques années l’économiste des langues François Grin, de l’université de Genève, à un moment où les services sociaux pâtissent de la crise et où la paupérisation des classes moyennes est en constante augmentation.

Etc., etc.
Nous sommes très loin des soucis des puristes de la langue. Nous sommes de facto des sujets d’un empire qui veut s’affirmer et verrouiller ses positions dans les cœurs et les esprits aussi bien que militairement dans d’autres parties du monde. Comme dans l’ex-Union soviétique, nous assistons à une tentative de remodelage massif des cerveaux par les prescripteurs d’opinion pour accepter cet état de fait, pour accepter une infériorité intrinsèque et structurelle comme citoyens d’une province de l’empire et pour que nous lui fassions allégeance. L’empire a réécrit en partie notre histoire en affirmant qu’il est bon et qu’il est bien, que sa présence et sa structure nous apportent bonheur, prospérité et fraternité par intercompréhension mutuelle. En fait, c’est tout le contraire qui se passe. L’adoption généralisée des règles économiques de l’empire ruine nos peuples, notre industrie, notre agriculture et, par la concurrence exacerbée qu’elles entraînent, fait resurgir des risques de guerre et d’instabilité à l’échelle planétaire. Loin de faciliter notre communication, la langue de l’empire stérilise notre créativité et nous condamne dans des rôles de suiveurs et de supplétifs de l’armée américaine au sein de l’OTAN. A l’exception d’une infime minorité, notre société se paupérise, notre créativité s’étiole, notre prestige disparaît et … oui, tous ces problèmes sont liés de près ou de loin à notre langue !
Dénonçons les responsables et leurs collabos ! Faisons prendre conscience au peuple que son dernier refuge, sa langue, est assiégée ! On veut nous mettre des lunettes déformantes devant les yeux ! On veut piloter notre cerveau ! Révoltons-nous !

APPEL A DESCENDRE DANS LA RUE

Pour obtenir de leurs gouvernements l’organisation d’États généraux de la langue française et de la Francophonie …

* en criant leur attachement à la langue française et leur rejet de l’imposition de l’anglo-américain dans des secteurs toujours plus nombreux de la vie sociale de leurs pays : entreprises, universités, écoles, commerces, médias, loisirs,

* en alertant les médias, l’opinion publique, leurs dirigeants, sur la question de la langue française, vitale pour l’avenir de tous les pays francophones ainsi que de la diversité linguistique et culturelle du monde.

Cette manifestation, portée par 28 associations, rassemblera des Français et des étrangers de toutes origines et de toutes opinions.

De nombreux parlementaires, responsables politiques, des syndicalistes, des académiciens, des universitaires, personnalités du monde de la culture, du sport, au-delà de la diversité de leurs appartenances, soutiennent cette action. Beaucoup se joindront au cortège. Certains parleront au micro sur les marches du Panthéon.

Les manifestants sont appelés à se rassembler à 14 h 30 devant le Panthéon, point de départ de la marche.

Pour en savoir plus : www.avenir-langue-francaise.fr

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