Tout sur Lalique en Alsace

/Le musée Lalique a ouvert le 2 juillet 2011, à Wingen-sur-Moder, en Alsace, au milieu du Parc naturel régional des Vosges du Nord.
Il célèbre René Lalique (1860-1945), joaillier exceptionnel et grand maître verrier et sa talentueuse lignée.

En poussant la porte du musée Lalique, on hésite à passer sous le lustre majestueux qui accueille les visiteurs dans l’entrée. Il faut dire que cette imposante pièce créée pour le Musée des Arts Décoratifs en 1951 par Marc Lalique (1900-1977), fils de René Lalique, pèse 1, 7 tonnes. Il fut retrouvé dans des greniers puis reconstitué pour venir orner ce nouveau musée, consacré à la lignée des Lalique, laquelle abandonna le verre au profit du cristal lorsque Marc reprit le flambeau.
Puis vinrent sa fille Suzanne Lalique- Haviland, sa petite- fille Marie-Claude, et enfin les talents du studio de design actuel – Lalique ayant été vendu en 2008  à la société suisse Art & Fragance SA que préside Silvio Denz.

Le choix de l’emplacement du musée, il est vrai assez loin de tout, n’a pas été choisi par hasard; il est situé sur l’ancien site verrier du Hochberg (actif aux XVIIIème et XIXème siècles et non loin de la cristallerie. C’est en 1921 que René Lalique investit ce site verrier historique voulant « faire de l’Alsace et de la Moselle retrouvées des vitrines de la France. »
La première salle du musée (celle des expositions temporaires à venir) ainsi que l’entrée sont situées dans la partie ancienne et l’ancienne salle d’étendage.
Le reste, conçu par l’architecte Wilmotte mêle joliment le verre et le bois.

/Architecte, artisan, industriel, artiste, ce créateur d’exception sera le plus inspiré de son temps. Passant de l’Art Nouveau à l’Art Déco, plus simple et épuré. Il multipliera les contrats des wagons de l’Orient Express à la salle à manger de première classe du paquebot Normandie.
Fidèle à l’esprit Art Nouveau voulant lier art et industrie, il franchit une nouvelle étape : celle du verre industriel. Il profite de sa rencontre avec François Coty pour se lancer dans la création de flacons de parfum et de boîtes à poudre, liant pour la première fois le contenu au contenant symbolique.

Devant tant d’objets d’artisanat d’art, si fins, si précieux, les yeux ne savent plus où se poser. On y trouve des pièces uniques, toutes fabriquées avec des matériaux choisis par René Lalique non en fonction de leur préciosité mais de sa vision. On s’émerveille par exemple pour un calice pomme de pin en verre et en argent, travail que l’on ne fait plus de nos jours car la fusion est trop difficile entre les deux. On s’arrête devant la finesse de ses bijoux, lui qui voulait au départ devenir simplement dessinateur de bijoux : la Nymphe rose (verre, or, rubis et émail), ou encore le fini qu’il leur apporte en travaillant les versos.
Ce sont les bijoux qui le mènent au verre et non le contraire : dans ses ateliers de joaillier,  il introduit le verre dans ses pièces dès 1890.

René Laliquepuise dans la nature une source inépuisable d’inspiration : dessinateur né, il la visite, l’explore, l’étudie… Tout le passionne : les végétaux, la flore et la faune marine, les insectes, les oiseaux ou même les reptiles. Et ils les poétise à travers ses compositions de verre.

À partir de 1925, les commandes d’art sacré commencent à affluer. Georges Charbonneaux acquéreur de nombreux bijoux et objets d’art signés René Lalique, décide d’aménager la cité-jardin du Chemin Vert et d’y faire construire une église. Il lui passe commande naturellement de verrières.
Puis, il ornera une chapelle pour les sœurs d’un monastère du Calvados, à La Délivrande, les soeurs voulant  un grand crucifix translucide dont le dessin sobre et l’art dépouillé symboliseraient les traits essentiels de la fidélité. Il montra encore son art consommé de l’alliance de la lumière et du verre des verrières pour l’église Sainte Nicaise de Reims.

/Autre préoccupation du grand créateur, l’art de la table : plats, plateaux, coupes, assiettes, chandeliers, porte-menus, repose-couteaux et gobeleterie fine… Il veut des objets à la fois fonctionnels et esthétiques pour le public des objets d’usage quotidien aussi beaux de forme que d’exécution à des prix moyens. Dès 1922, un service de table Lalique entre à l’Élysée. C’est encore à lui que la Ville de Paris commande en 1938 un cadeau pour la Reine d’Angleterre en visite officielle. Malheureusement ce service et ce surtout de table évoquant la mer et la marine ne pourront être remis à la reine le jour prévu en présence de René Lalique et de sa fille.

Le musée Lalique vit surtout de ses pièces uniques (collection permanente), dessins, cires perdues, photographies, et reçoit des dépôts et des prêts de collectionneurs privés… Pédagogique aussi, il  offre des écrans montrant l’exposition universelle ou encore la fabrication du verre et du cristal.

Les jardins du musée méritent aussi le clin d’œil. Imaginés à l’instar du musée par l’agence Wilmotte, il font échos aux œuvres inspirées par la nature à René Lalique. Organisés en trois espaces :  un jardin floral, dont l’aménagement est dessiné selon les couleurs et les périodes de floraison,avec des fleurs variées, lys, bleuets, anémone ou dahlias, des parterres simples sur le parvis du musée, enfin, un jardin boisé niché sur le toit de l’exposition permanente .

Pratique :

Musée Lalique
Rue de Hochberg F
67 290 Wingen-sur Moder – 19
Tél : 03 88 89 08 14
info@musee-lalique.com
www.musee-lalique.com

Horaires d’ouverture : De l’ouverture le 2 juillet 2011 au 30 septembre : tous les jours de 10h00 à 19h00 /Du 1er octobre au 31 mars : du mardi au dimanche de 10h00 à 18h00 / Le musée est ouvert tous les jours de 10h00 à 19h00 pendant les vacances scolaires
– Tarifs : 6€ – 3€ – Pass Famille 14€ (2 adultes et de 1 à 5 enfants de -18ans) – Pass Annuel 15€

Agence de développement touristique du Bas-Rhin : 4 rue Bartisch – F-67100 Strasbourg
Tél : 03 88 15 45 88
www.otstrasbourg.fr

Photos :
Veilleuse Deux Paons – 1920 (c)Shuxiu Lin – Coll. privée
Broche La nymphe rose (c) ADAGP 2011 Paris – Shuxiu Lin – Coll. privée
Pendentif Femme Libellule Ailes Ouvertes vers 1898-1900 (c)  ADAGP 2011 Paris
René Lalique (c)-Lalique-SA

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