François Rouan au Cateau-Cambrésis

/Jusqu’au 18 septembre 2011, le musée du Cateau-Cambrésis présente une exposition « François Rouan, La découpe comme modèle ».

Ce n’est pas un hasard si c’est au musée Matisse que François Rouan expose des œuvres de deux périodes différentes : celles d’avant 1971, date à laquelle il partit pour la Villa Médicis, qui sont largement influencées par Matisse et les plus récentes intitulées « Odalisque Flandres » qui sont une double référence à la région d’origine de Matisse et aux odalisques auxquelles le maître a consacré dix ans de sa vie.

Dans une grande partie de ses œuvres faites de découpages et de collages pour lesquelles François Rouan a façonné le terme de « feuilletage », notre œil, habitué à chercher une représentation, une signification, ce que l’on nomme aussi figuration, s’imagine découvrir des formes, des hiéroglyphes, des inscriptions en lesquels on chercherait vainement un sens immédiat. Car il faut, une fois de plus, dépasser ce désir de voir figurer dans les toiles abstraites quelque chose qui nous soit familier, commun, en un sens qui nous soit rassurant et se laisser emporter plutôt par les jeux de couleurs et de motifs, par des lignes tracées qui n’ont ni plus ni moins de sens que celles des peintures rupestres. S’il y a dans le choix des couleurs et des motifs une indéniable influence de Matisse, on peut y percevoir aussi celle du grand génie américain de la peinture abstraite qu’était Cy Twombly, récemment disparu et qui jouait à la perfection de ces petits graffitis que l’on ne peut s’empêcher d’essayer de décrypter ou de l’éclat du rouge sanguin qui entache les toiles comme autant de fleurs de chair ou de sang, d’une vitalité dispersée dans la toile mais crûment présente.

« On a beau théoriser à propos du support, de la surface et des couleurs dans l’espoir de délivrer enfin la vérité en peinture, il n’en reste pas moins que la peinture (l’Art) doit permettre à notre humanité de rivaliser avec la mort et, par la valeur de ces ouvertures appelées tableaux, d’aller à la rencontre de l’émotion et de la beauté… Tant pis si cette digression défie l’insignifiance mise à la mode par la consommation ! écrit Bernard Noël à propos de François Rouan. »

Et c’est effectivement d’émotion et de beauté qu’il s’agit dans les œuvres de François Rouan : deux sentiments qui se transmettent souvent plus facilement par la forme, la couleur et la musique que par les mots.

Pratique :

François Rouan, « La découpe comme modèle » jusqu’au 18 septembre 2011 au musée départemental Matisse, Palais Fénelon, 59 360 Le Cateau-Cambrésis
Tel : 03 27 84 64 50 / www.cg59.fr
Ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h à 18h. Entrée 5€, TR 3€

Visuels : François Rouan, Odalisque Flandres 22, 2011. Peinture à la cire sur toiles tressées, 171 x 150 cm, Collection particulière ⓒ Photo Kleinefenn ⓒ ADAGP, Paris 2011

François Rouan, Odalisque Flandres 18, 2011_Peinture à la cire sur toiles tressées, 168,5 x 145 cm, Collection particulière ⓒ Photo Kleinefenn ⓒ ADAGP, Paris 2011

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