La Grande Odyssée

/Du 7 au 18 janvier se tient la grande Odyssée, cette prodigieuse course de chiens de traîneaux dans les étendues blanches de nos massifs alpins.
Avec près de 1000 kilomètres de distance et 9 étapes, la grande Odyssée Savoie Mont Blanc est la course de chiens de traîneaux la plus technique et la plus difficile. Le mushing, une véritable discipline sportive à découvrir.

Le 18 janvier se termine la Grande Odyssée Savoie-Mont-Blanc 2012. Pour cette huitième édition, trente mushers de sept nations, avec 400 chiens, ont participé.
Et quinze équipages ont concouru sur l’ensemble de la course. Les athlètes de haut niveau : les chiens de traîneaux, conduits par leurs mushers. Onze jours de course effrénée pour ces attelages de 6 à 10 chiens avec une moyenne de 2600 mètres de dénivelés  et des étapes quotidiennes de 10 à 86 kilomètres.
Après avoir parcouru 341 kilomètres sur le Grand Massif et l’espace Diamant, ils parcourent encore 361 kilomètres en Haute Maurienne.
Une course très  exigeante avec des règles très précise : un équipage de 14 chiens suivis par les vétérinaires et identifiés grâce à une puce électronique injectée sous la peau ; une politique anti-dopage rigoureuse ; un équipement obligatoire placé dans chaque traîneau, telles la nourriture pour les chiens ou une balise GPS…
À mi-parcours, les 30 équipages se retrouvent tous sur la désormais mythique base polaire du Mont Cenis, mise en place par le groupe d’aguerrissement en Montagne. Une sorte de point d’orgue de la Grande Odyssée car, là-haut, les températures peuvent baisser jusqu’à – 22°C
L’arrivée de nuit sur l’étape est aussi magique que difficile pour les chiens et les mushers car elle exige de parcourir le chemin dans le noir mais aussi de bivouaquer dehors, les chiens sur de la paille et les mushers dans de petites tentes individuelles. Cette fois, ils ne peuvent bénéficier de l’aide de leur fidèles handler, ces bras droits qui s’occupent des chiens, de leurs soins mais aussi souvent de leur élevage. À peine arrivés, certains creusent des trous avant de disposer de la paille pour les chiens, puis ils les nourrissent, les enveloppent de manteaux…

/Pour les athlètes canins, la course est rude car ils repartent dès le lendemain pour 86 kilomètres de course et un dénivelé de 2300 mètres. Surtout que les chiens ne courent pas tous les jours. En général, une moyenne de trois chiens par équipe  se repose chaque jour.
Contrairement aux idées reçues, les huskies sont en minorité, et la plupart des chiens ont un pelage ras, plus adapté au climat continental. En outre, la plupart sont peu habitués à évoluer en milieu montagnard. Aussi l’épreuve se révèle-t-elle difficile. C’est ainsi que le concurrent tchèque, favori, a décidé d’abandonner la course en raison d’un léger manque respiratoire de son équipage.
Les mushers possèdent en général une meute de 40 à 50 chiens qu’ils éduquent et entraînent. Comme le dit Isabelle Travadon la première  et unique« musheuse » française sur l’Odyssée, « je reconnais les aboiements de chacun de mes chiens ». Chaque chien possède son caractère et son talent propre. Leur position dans la composition de l’équipage le démontre : en tête, les meneurs, au milieu les plus rapides et en queue, les plus puissants.
La complicité entre le musher et le chien naît de longues années d’entraînement et d’attention. Et si l’on entend les mushers si souvent parler à leurs chiens pendant la course, c’est qu’ils ne guident leur attelage que par la voix, ne disposant ni de fouet, ni de rênes.

Un métier de passion qui détourne certains de leur vocation initiale, comme Rémi Coste, ancien boulanger, Meilleur Ouvrier de France, qui excelle maintenant dans l’éducation de ses  40 chiens. Sur la course, un de ses chiens est arrivé à Megève porté sur le traîneau : « Jai vu qu’il perdait de la vitesse et commençait à montrer quelques faiblesses, donc je l’ai arrêté. […] Les chiens se donnent à fonds et repoussent leurs limites. C’est le musher qui observe et connaît leurs limites afin de les arrêter. »
Avec son camion estampillé « Rêves et passions », cet ancien de l’Ecole Française de Mushings ait transmettre son enthousiasme. Son fils de 7 ans part déjà en compétition, et lui, continue à élever sa meute pour la course tout en proposant au public, dans la région de Megève, une initiation au traîneau à chiens.

Cette course, bien dans l’esprit de l’école française de Mushing, première école dans le monde, démontre qu’il s’agit d’un vrai sport, avec une éthique et une osmose en l’homme et l’animal, loin de l’instrumentalisation des chiens dans les pays du Grand Nord… La Grande Odyssée est une expérience unique d’harmonie entre l’homme, l’animal et la nature.

Pratique :

Résultats : Marc Tercier remporte le Trophée Haute Maurienne Vanoise 2012.

Arrivée et fin de la course : le 18 janvier entre 12h15 et 13h15 à Val Cenis Lanslebourg devant la Maison de Val Cenis. Trophée Grande Odyssée.

ww.grandeodyssee.com

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