Généreux Dalí

/Le musée n’est pas très connu et pourtant il vaut que l’on s’y arrête. En haut de la butte Montmartre, à quelques mètres de la place du Tertre, dominée par le Sacré-Cœur, l’entrée de l’espace Dalí est assez discrète. Cet ancien musée de cire, qui a conservé un étrange vestige de ce passé, une demie nef romane en trompe l’œil, a pris le nom d’Espace Dalí en 1991 dans le but de promouvoir l’œuvre du génie catalan qui fit ses premiers pas parisiens dans le quartier de Montmartre où il était venu rendre visite à Picasso.

Depuis la mort de Dalí en 1989, Enrique Sabater, qui fut son secrétaire et ami à partir de 1968, ne cesse d’organiser expositions et événements pour faire connaître au plus grand nombre l’œuvre de Dalí. Lorsqu’on lui demande s’il reste beaucoup de choses à apprendre sur Dalí, il répond par l’affirmative et nous le prouve en exposant une partie des centaines d’œuvres que l’artiste lui a dédicacées. Signes d’une amitié évidente entre les deux hommes, les cadeaux de Dalí et Gala à Enrique Sabater et à ses fils n’ont rien de mesquin mais prouvent au contraire que derrière l’image un peu fanfaronne et loufoque qu’affectait Dalí en public, c’était l’homme le plus attentionné et le plus humain qui soit dans le privé. Des cartes postales aux dessins offerts en guise d’étrenne pour chaque nouvelle année, des tableaux aux plans de maison que Dalí fit pour que son ami vive près de lui et qui vont jusqu’à des détails aussi triviaux que la baignoire, le lavabo, le bidet et la bibliothèque très daliniens et surréalistes, l’homme Salvador Dalí ne s’est jamais montré avare envers celui qui, venu pour l’interviewer s’est vu proposer de revenir le voir le lendemain, chaque jour pendant douze ans et à qui il confia la gestion de son argent et l’organisation de ses expositions.

A travers cette exposition – qui mêle une centaine d’œuvres dédicacées par Salvador Dalí à Enrique Sabater aux œuvres exposées en permanence dans ce petit musée – c’est l’histoire d’une amitié qui est retracée. Les critiques et les historiens d’art n’ont jamais étudié ce pan de la personnalité de Dalí, selon Beniamino Levi, commissaire de l’exposition, à savoir la générosité de l’artiste catalan. Derrière ses moustaches qui « comme deux sentinelles dressées […] défendent l’entrée de mon vrai moi », disait Dalí, il est enfin temps de découvrir qui était Salvador Dalí, quel était son « vrai moi ».

Signé Dalí, la collection Sabater, du 10 février au 10 mai 2012 à l’Espace Dalí, 11 rue Poulbot, 75 018 Paris

Tel : 01 42 64 40 10 / http://www.daliparis.com

Tarif : 11€ ; TR : 6€ moins de 26 ans ou étudiant ; 7€ enseignant et plus de 60 ans

Photos :  Dédicace apposée sur la gravure « Die Erschauffung der Eva », 1950. Encre sur papier 23,5 x 28,5 cm, 1974 © Collection Enrique Sabater
« A Sabater »
Paysage de l’Empordà. Huile sur cuivre 18×23,7 cm 1978 © Collection Enrique Sabater.

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