Féerique pont du Gard

/Ce n’est par le Gard, mais le Gardon que ce puisant aqueduc enjambe d’un premier rang de huit arches monumentales qui défient la force des éléments depuis près de deux millénaires.
Propositions de séjours autour du célèbre Pont du Gard.

Sa formidable silhouette a fait le tour du monde pour imposer une empreinte indélébile dans la mémoire visuelle des dizaines de millions de visiteurs qui l’ont approchée comme dans celle de ceux qui l’ont vue simplement en photographie.

On pourrait le croire isolé, ce chef d’œuvre, au milieu de son verdoyant vallon, miraculeusement intact, préservé de la folie et de la négligence des hommes.

En fait, depuis quelques années, se dissimule autour de lui une série d’espaces culturels formant, dans les replis du plateau calcaire d’où il jaillit pour rebondir en sauts altiers, une véritable caverne d’Ali Baba destinée à préparer le promeneur à l’émoi qui ne saurait manquer.

Depuis l’inscription au patrimoine mondial de cet héritage antique (1985), le Conseil général du Gard et la Région Languedoc Roussillon ont su adroitement tirer parti de cet ouvrage d’art pour l’insérer au centre d’un territoire protégé de 165 hectares. L’archéologie, la faune et la flore offrent désormais aux 1,25 million de visiteurs annuels autant d’axes de découverte que le « nouveau site du Pont du Gard » a su adroitement concevoir, permettant d’allier protection du patrimoine et développement économique et touristique. Seul, le grand mur de soutènement en béton, qui retient une vaste terrasse aménagée en aval, sur la rive droite, apparaît disgracieux et mériterait de disparaître derrière un rideau de végétation.

On pardonnera la présence de cette verrue surtout si l’on arrive depuis la rive gauche de la rivière. L’itinéraire est à conseiller pour ne pas manquer la visite du musée souterrain dont l’intelligence séduit nécessairement petits et grands. Il propose tout d’abord une promenade aussi captivante que délassante rappelant le rôle de l’eau dans la cité antique avant de prendre d’autres sentiers consacrés aux aqueducs du monde romain et à une impressionnante approche du chantier de construction évoquée avec réalisme et au moyen de nombreux outils pédagogiques pour une fois très accessibles et compréhensibles. Après avoir traversé les carrières de pierre, entendu la voix des contre maîtres, assisté à la pose des blocs de plusieurs tonnes, l’explorateur d’un jour est invité à un survol, sur grand écran, des cinquante kilomètres du formidable réseau hydraulique auquel, pas un instant, il n’avait osé songer jusqu’alors…

/En ressortant à la surface du site, à moins qu’il ne prolonge son immersion dans l’époque des Césars en découvrant la médiathèque ou l’espace ludique réservé aux enfants, le voyageur pourra emprunter, sur moins de deux kilomètres, un parcours agreste digne des Bucoliques de Virgile, au cœur d’une garrigue pleine de senteurs capiteuses, en suivant quelques tronçons de l’aqueduc.

Enfin arrive le grand moment, la traversée du pont…  suivie, peut-être aussi, par les joies d’une baignade bien méritée, pratiquée en contrebas des immenses piles.

Certains souhaiteront prolonger la journée en s’attablant au restaurant traditionnel « Les Terrasses » (04 66 37 50 88) pour y déguster un verre de vin rosé bien frais, sélectionné par la Fédération gardoise des vins de pays.

Le succès grandissant et mérité de ce « grand site de France » réside incontestablement dans sa capacité d’allier au tourisme populaire les exigences contraignantes propres à la conservation d’un des fleurons du patrimoine mondial. La recette est originale : offrir aux visiteurs d’authentiques activités culturelles, des animations de haute qualité leur permettant de comprendre puis d’apprécier la magie d’un monument qui défie leur histoire. Tel est, une fois arrivé sur la rive droite, le sentiment de chacun.

Ici, en balayant les arguments antinomiques ordinairement soulevés, les concepteurs ont fait l’effort de concilier l’adjectif « populaire » avec le terme « connaissance » dans une symbiose réussie.

L’EPCC Pont du Gard ne se limite pas à ce savant équilibre avec une abondante programmation qui s’échelonne toute l’année.  Il le propose de surcroît à un tarif familial (5 personnes) très attractif (15 euros) qui ne saurait vraiment exclure personne !

Pratique :

–    Rendez-vous à la rivière de mi-juin à mi-août
–    Nouvelle mise en lumière
–    Soirée culturelle catalane et occitane Total Festum 24 juin
–    Festival de musiques actuelles vendredi 8 et samedi 9 juillet (18h à 02 h)
–    Exposition temporaire Albert André, ami de Renoir (9 juin-25 septembre)
–    Soirée festive 15 août 2011, Bals au pont.

Ouvert tous les jours
Tél. : 0 820 903 330
contact@pontdugard.fr

1 Comment

  1. Il est toutefois dommage, si je puis me permettre, cher Jacques, que depuis quelques années le Pont du Gard ne soit plus accessible au promeneur ; qu’il faille s’acquitter de taxes énormes pour garer son véhicule et qu’il faille passer par une route bien balisée qui ne laisse plus tellement de place au mystère. C’est par ailleurs la politique qui prédomine depuis quelque temps que de laisser gérer ces monuments historiques à des sociétés privées qui en font des genres de parc d’attraction touristiques en récoltant un maximum d’argent de cette manière. J’avais pour ma part trouvé ce lieu magnifique voici une douzaine d’années, or en y retournant l’an dernier j’ai été horrifié de voir à quel point il avait été « disneylandisé ». Mais ce n’est que mon avis et cela n’enlève rien à la superbe architecture de ce monument.

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