Louis Vuitton Marc Jacobs au Musée des Arts décoratifs

/Louis Vuitton et Marc Jacobs ou la rencontre improbable entre un malletier du début du siècle dernier, fondateur de cette Maison en 1854 et un créateur styliste contemporain.

Ces deux destins se rejoignent lorsque Marc Jacobs en devient le directeur artistique en 1997.
Leur vie est guidée par la mode. Louis Vuitton invente une malle plus légère et transformable, plutôt destinée à transporter des articles de mode. Il se redéfinit en tant qu’«Emballeur», spécialisé pour «l’Emballage des Modes». Ce choix s’avère à la fois original et astucieux par rapport à ses pairs, puisque la Haute Couture parisienne connaît bientôt un succès fulgurant. Louis Vuitton attache un intérêt toujours plus grand au revêtement des malles et brevète des toiles tissées à motifs, lesquelles permettent de le différencier des autres enseignes, et le protègent de la contrefaçon grandissante. En 1877, il dépose une toile rayée disponible en plusieurs coloris. Onze ans plus tard, il fait un nouveau dépôt de brevet, cette fois-ci pour la «toile Damier», qui intègre son nom dans le motif décoratif. Son fils Georges Vuitton invente et appose le célèbre monogramme LV.

150 ans plus tard, la marque élégante s’adjoint un créateur fantasque dont « la couleur préférée est le brillant ». On note sa libre expression qu’il traduit aussitôt
dans ses collections ; il modifie la maroquinerie Louis Vuitton et désacralise la marque. Le génie créateur, ancien styliste grunge, métamorphose ses mannequins comme Kate Moss en panthère. Il voyage et découvre par hasard le plasticien Takashi Murakami dont il s’inspire ou le photographe Richard Prince.

Tout comme la célèbre malle concentrait les transformations de son époque, Marc Jacobs change aussi les codes de la Maison. En 2000, il fait réapparaître le logo sur les sacs et les vêtements avec notamment la collaboration de Stephen Sprouse.  Et le monde de la mode applaudit le glamour et le clinquant associés à la sophistication de la marque ancienne.

Non dénué d’un certain humour, Marc Jacobs salue le visiteur de l’exposition, ou plutôt une poupée à son image, pour un au revoir, avant de découvrir la prochaine idée extravagante du couturier.

Isabelle Jolly-Gojon

Jusqu’au 16 septembre
Musée des Arts décoratifs
107, rue de Rivoli
75001 Paris
Tél. : 01 44 55 57 50

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.