Paris macabre

/Il y eut Jacques Cazotte et il y eut Eugène Sue. Nous avons aujourd’hui Rodolphe Trouilleux, spécialiste de Paris, de son histoire, de tous les regards littéraires portés sur notre capitale, et ses pages rafraîchissantes du Paris macabre. Histoires étranges et merveilleuses.

« Comme dans les romans de Balzac » (Gavalda), l’auteur invite à une visite originale de la capitale, sur le mode d’une extraordinaire balade, à travers les rues parisiennes, le temps et notre espace intérieur. Ces mots sont une rampe d’escalier descendant aux enfers. C’est une chute.

Trouilleux est un vrai collectionneur. La bibliographie jointe à ces récits macabres, lugubres mais fort amusants, en porte la marque, de Bodin à Flammarion, de Mandrou à Michelet. Vous ne trouverez nulle part ailleurs ces historiettes, à moins de trouver l’introuvable.

« Rêver assis », s’intitule la première nouvelle. L’ouvrage aurait pu porter un tel titre car il invite à bondir au-delà du visible des personnages et des architectures. Le corps de cette œuvre n’est pas seulement irrigué par la veine fantastique (et donc exotique) mais par la qualité de son expression. Au-delà des vies enfouies parmi les dédales des cours et des ruelles, des faubourgs et des avenues, Trouilleux exhume peurs et espoirs engloutis sous les décombres immatériels de l’histoire.

Vous l’avez compris : ce Paris macabre est idéal, en été comme pour le reste de l’année. Sympathique divertissement ? Oui, mais pas seulement. Vous ne verrez plus Paris tout à fait comme avant. Vous ressemblerez un peu à Rastignac.

Rodolphe Trouilleux, Paris macabre. Histoires étranges et merveilleuses, préface d’Anna Gavalda.
Le Castor Astral, 2012, 302 pages, 18 euros.

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