Quand Van Gogh rêve de Japon

/La Pinacothèque a eu la bonne idée de mettre en regard deux maîtres : l’un,  français, Van Gogh, l’autre, le Japonais Hiroshige. Le parti pris, car il s’agit bien d’un postulat, démontrer l’influence directe du Japonais sur la période japonisante du plus français des peintres hollandais.

Le Van Gogh tourmenté, le Van Gogh des crises de démence, le Van Gogh de l’hôpital psychiatrique chercha une forme de paix dans une vision idéalisée du Japon. Puisant l’inspiration dans l’œuvre du maître de l’estampe, le Japonais Utagawa Hiroshige, il élira le Japon comme terre de prédilection de ses désirs de sérénité. Un Japon sublimé, fantasmé… qu’il ne verra jamais.

La Pinacothèque a fait le pari de mettre en regard les deux œuvres en déployant les grands moyens. Ce sont deux expositions parallèles, « Van Gogh, rêves de Japon » et « Hiroshige, l’art du Voyage » qui sont présentées, visant tant à plonger dans chacun des univers picturaux qu’à démontrer l’influence directe d’Hiroshige sur les toiles de Vincent Van Gogh. Et plus loin, celle du Japon sur l’impressionnisme. En Europe, la culture japonaise commence à inspirer les créateurs, à l’instar de Degas et son éventail japonais de Madame Camus (1869).

Van Gogh disait qu’il suffisait d’observer et de peindre ce qu’on voyait. C’est sans doute ce qu’il fit en Provence, avec le regard transformé de celui qui a trouvé un univers intérieur en contrepoint à ses propres tourments. Pour lui, le Midi, transposé, devient le Japon. L’on comprends mieux sa démarche à la lecture de cette lettre à son frère Théo : « Je voudrais que tu passas quelque temps ici, tu sentirais la chose – au bout de quelque temps la vue change, on voit avec un œil plus Japonais, on sent autrement la couleur. »
Et encore :  « Pour ce qui est de rester dans le midi, meme si c’est plus cher – Voyons, on aime la peinture Japonaise, on en a subi l’influence – tous les impressionistes ont ca en commun – et on n’irait pas au Japon c. à d. ce qui est l’equivalent du Japon, le midi. – Je crois donc qu’encore après tout l’avenir de l’art nouveau est dans le midi. »

/Si, par exemple, entre l’Oliveraie de Van Gogh et la Plage des Maiko, « Danseuses », dans la province de Harima, de Hiroshige, des similitudes iconographiques sur la nature torturée des arbres semblent évidentes, d’autres parallèles apparaissent bien plus hasardeux et semblent n’être avancés que pour étayer le postulat de départ de l’exposition.

Même si le propos paraît parfois artificiel, on viendra néanmoins découvrir les estampes d’un maître japonais incontesté mais assez méconnu du public français et admirer des toiles moins exposées que d’autres du génie hollandais, la plupart ayant été prêtées par le musée hollandais Kröller-Müller d’Otterio qui compte l’une des plus importantes collections de Van Gogh au monde.

Pratique :

Pinacothèque
28 Place de la Madeleine, 75008 Paris
Téléphone : 01 42 68 02 01
Horaires d’ouverture :
Du lundi au dimche.     10h30–17h45.

Les deux expositions temporaires : Van Gogh, rêves de Japon – Hiroshige, l’art du voyage

Le billet simple
Plein tarif 10 €
Tarif réduit* 8 €

Le billet couplé Van Gogh – Hiroshige

Plein tarif : 17 €
Tarif réduit : 14 €
Pour éviter la file d’attente, achetez votre billet en ligne.

Photos :
Vincent Van Gogh, Oliveraie, juin 1889
Utagawa Hiroshige, Plage des maiko dans la province de Harima, 1853

©Collection Kröller-Müller Museum, Otterlo, The Netherlands
© Museum Volkenkunde, Leiden/Musée national d’Ethnologie, Leyde

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