Au cœur de la Sardaigne

/En 1976, parmi d’autres ouvrages, a été publié à l’enseigne d’ »Alfred Eibel-éditeur Lausanne », Sardaigne au cœur, Prix Sardaigne la même année (1), de Claude Schmitt (2), réédité en 2013 sous le titre Voyage en Sardaigne.

J’ai découvert la Sardaigne il y a bien des années. J’y ai goûté la simplicité de l’accueil de ses habitants.
C.F. Ramuz qui s’y connaissait a écrit : « retour à l’élémentaire, parce que retour à l’essentiel ».

J’ai réussi à convaincre Claude Schmitt, mon collaborateur à l’époque, d’y aller « faire un saut » pour écrire un livre. Un séjour de deux mois avec l’équivalent de 300 € en poche !

Claude Schmitt a parcouru l’île à pied, a couché chez l’habitant ou dans des auberges de fortune. Il n’a pas cherché à faire l’inventaire de ce qu’il fallait voir comme le suggèrent les guides touristiques. Il s’est laissé guider par le hasard. Hasards de la Sardaigne heureuse pour reprendre un titre de l’écrivain américain Frédéric Prokosch (3). Claude Schmitt a lié connaissance avec les habitants des différents villages visités. « L’inconnu m’est surprise, jamais danger » écrit-il. Un journaliste sarde, Giovanni Mameli, a écrit à son propos, qu’il possède « une sensibilité politique qui le porte vers les humbles ».

À relire après tant d’années ce livre, je demeure sous le charme qui s’en dégage. On découvre une population magnifique. Ce qui a fait dire à quelqu’un : « Ici, les filles sont aussi belles que beaux les garçons ».

D.H.Lawrence, Elio Vittorini, Albert t’Serstevens, Ernst Jünger, Jacques Serguine ont dit leur amour  pour cette île. L’acteur Howard Vernon s’est emballé pour la cuisine sarde, Gabriel Matzneff a parlé de son séjour au village de Villasimius dans ses Bloc-Notes.
L’écrivain Michel Mourlet a rapporté d’excellents souvenirs de son séjour en Sardaigne. La nostalgie y trouve son compte.

Recommander un tel livre est un devoir parce qu’il rappelle les vagabondages des premiers livres d’Hermann Hesse. Mais surtout par le naturel, la spontanéité de l’écriture de Claude Schmitt, qu’il faut bien appeler la poésie.

Alfred Eibel.

(1)    Ce livre de voyage a été traduit en italien.
(2)    Claude Schmitt, né en 1939, a publié L’Asie du Sud via Bangkok (Alfred Eibel éditeur), L’Empreinte (Acte Sud) et des essais sur Joseph Delteil et Maurice Sachs.
(3)    Écrivain scandaleusement méconnu, Frédéric Prokosch (1908-1989) a publié plusieurs romans chez Gallimard dont Hasards de l’Arabie heureuse.

Voyage en Sardaigne de Claude Schmitt – Édition Le Dauphin Vert, 250 p., 20 €.

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