Paris Haute Couture

/><b>

« Paris Haute Couture », une exposition somptueuse à découvrir avant le 6 juillet à l’Hôtel de ville de Paris.

C’est une invitation à un bal où le visiteur peut admirer une centaine de robes fastueuses à travers un siècle de haute couture. Les modèles de Worth, Paul Poiret, Yves Saint Laurent, Chanel, Balmain, Jean-Paul Gaultier… choisis parmi la collection du musée Galliera et par son directeur Olivier Saillard, sont là, présents dans leur somptuosité.
À travers un jeu de miroirs on imagine Grace Kelly, Marylin Monroe, Françoise Hardy … ou bien d’autres personnalités. La plupart de ces vêtements ont une histoire et ont séduit des épouses, filles de magnats américains, des princesses, des comédiennes…autant de vies parfois aussi étonnantes que le sont les tenues

Ces pièces correspondent au style d’un créateur mais aussi à une époque. Charles Frederick Worth est considéré comme le premier grand couturier et emploie 1200 ouvrières. Il séduit les princesses des cours européennes et suscite l’attrait de la nouveauté en créant une nouvelle collection tous les six mois. La crise économique des années 30 marque la fin des robes perlées et brodées et privilégie les lignes plus dépouillées. Certains comme Schiaparelli mêlent l’art et la mode en s’inspirant des surréalistes. Grâce à Dior, dans la fin des années 50, Paris redevient la capitale de la mode. Les Françaises retrouvent leur féminité et tournent la page d’une période de privation. Avec les années 60, le vent de liberté qui souffle dans la société et les mouvements artistiques de pop art inspirent les stylistes. Témoignages d’une indépendance croissante des femmes, les jupes raccourcissent avec des formes souples et des couleurs vives.

Pour obtenir ces fabuleux archétypes, dont la particularité est d’être fait-main et sur mesure, une multitude de « petites mains » se sont affairées des heures durant dans leurs ateliers. C’est tout le savoir faire d’artisans aux noms parfois oubliés qui ressurgit : tisseurs, orfèvres, bottiers, éventaillistes, plumassiers. Ces derniers étaient 425 en 1919 et ne sont plus que…3 aujourd’hui. Tous travaillent dans ce domaine de façon exceptionnelle, tant la matière est « précieuse ».
La sophistication va de pair avec la haute couture. La broderie, par exemple, donne une certaine magie aux modèles et aboutit à des robes bijoux. Celles des années folles en particulier font briller les garçonnes avec leurs robes recouvertes de paillettes, perles ou cristaux. Les années 5o aussi utilisent cet artifice avec abondance. Dans les années 80, Christian Lacroix met en scène des modèles fastes et baroques.

L’exposition permet aussi la découverte de personnalités comme Gabrielle Chanel avec ses jeux de mots et ses remarques acides, ou de pensées plus sociologiques comme Balenciaga qui ferme sa maison de couture en 1968 car il ne se reconnaît plus dans le monde à venir…

Après avoir parcouru cent ans de créations, sobres ou exubérantes, la haute couture est toujours liée au domaine artistique, au rêve, à l’élégance et restera intemporelle

Ysabelle Jolly-Gojon

Exposition gratuite jusqu’au 6 juillet 2013-
Hôtel de ville, 5 rue Lobau
Paris 4è
Ouvert tous les jours sauf dimanches de 10h à 19h  ‘(dernier accès 18h15)

Photos :
Christian Dior
Robe du soir « Palmyre »
Automne hiver 1952
crédits : collection Musée Galliera

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.