Art et lectures d’été N°1

Par Christine Sourgins*

/Lectures d’été N°1 : le dernier numéro d’Artention (N°120 Juillet-Août 2013) nous réserve un dossier consacré à l’art exposé dans des « lieux bizarres » (p.65 et ss). Artension a donc recueilli les confidences d’acteurs de l’AC…. en cet été qui ressemble à un automne, « y’a plus de saison », les vestes se retourneraient-elles …?
Il y est question de pâte à crêpes : à lire par tous ceux qui ne veulent pas se laisser rouler dans la farine…

Marie-Laure Bernadac, grande prêtresse de l’AC et introductrice de l’Art très contemporain au Louvre… (cf. Pistoletto avec son actuel tas de chiffon ) trouve pourtant qu’on en fait trop !
Mettre de l’AC dans tous les monuments ? « Il ne faudrait pas que cela devienne une mode, [dit-elle] ce serait très mauvais pour l’art contemporain. Il ne peut pas tenir le coup, apparaître gratuit, inutile, voire gênant pour certaines collections » ; pour elle, « le Grand Palais n’est pas fait pour cela » … (les organisateurs de Monumenta vont être ravis de l’entendre).

Paul Ardenne (p.67,68), lui aussi fervent défenseur de l’AC, n’y va pas par quatre chemins : cette pratique systématisée est « une plaie de la démocratie contemporaine ! ». Le voilà qui reconnait que depuis 40 ans « l’ État est lourdement prescriptif »...

L’AC à Versailles ? « du pain et des jeux ! » dit-il se demandant si le public « prend plaisir à ce type de nivellement » ou bien est-ce un concept institutionnel permettant un buzz médiatique « inadmissible ». « Pourquoi quand je vais à Versailles pour voir la galerie des Glaces je devrais y voir de l’art contemporain ? », « Versailles est devenu caricatural et risible en la matière ».
Et une perle à encadrer : « Le système de l’art en France est un monstre que nous avons créé. Et qui est actuellement en panne de positivité ». Curieux, il y aurait donc du positif à attendre d’un monstre en bon état de marche ? Serait-ce une forme de regret du monstre chéri mais dont le « désir actuel d’hégémonie, d’invasion symbolique, est propagandiste » et aboutit à « des formes d’assujettissement de la création aux pouvoirs publics »

Ardenne termine même sur… la nostalgie du White Cube : il nourrit encore à ce sujet des illusions de pureté et de neutralité que nous ne partageons pas, à la différence des propos précédents ( mais qui ne sont que la redite, sans le mentionner, de la critique de la Dissidence).

Pour se convaincre de la rouerie des intellectuels officiels, on lira avec gourmandise, toujours dans Artension, le papier de Jérôme Serri (p.86-89),  journaliste au magazine Lire et ancien directeur du Fonds régional d’art contemporain d’Ile de France, le seul directeur de Frac à avoir, en 1985, rompu avec l’État en demandant « moins d’argent, plus de liberté ». Son article « AC : y-a-t-il un pilote dans l’avion ? » montre comment un directeur de l’École des Beaux-Arts a détourné Barthes pour faire l’apologie de l’AC, Malraux faisant également l’objet de citations tronquées, toujours pour une justification fallacieuse de l’Art très contemporain….

Quid de la super-hyper-incontournable-expo-de l’été concoctée par un nouveau Malraux, le génial-BHL.
Je ne saurais trop vous recommander le démontage de ce coup médiatique par Mathias Remond pour le site Acrimed,** observatoire des médias.

**http://www.acrimed.org/article4104.html cliquez

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