Félicie de Fauveau, l’icône du romantisme vendéen

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Cette fois, c’est le Musée d’Orsay qui rend hommage à Félicie de Fauveau. Courez-y vite avant le 16 septembre !

Évoquer la noble figure de Félicie de Fauveau (1801-1886), c’est dépeindre une femme insoumise, pétrie de chevalerie, de religion et de royauté.
Retour sur l’icône du romantisme vendéen à l’Historial de la Vendée.

Contemporaine de Chateaubriand, née à Livourne en Italie, aînée de quatre enfants, nourrie de la littérature de Walter Scott, de Byron et de Dante, cette altière artiste autodidacte apprit la sculpture avec son frère cadet Hyppolite, une fois installée à Paris dès 1826, à la mort de son père.

Dans le quartier de la Nouvelle Athènes, elle rencontre Ary Scheffer, Paul Delaroche et fréquente l’atelier du peintre Antoine-Jean Gros pour qui elle créera un important monument, des années plus tard. On retrouve ses premières œuvres au Salon de 1827 dont un bas relief très narratif, qui montre Christine, reine de Suède, refusant de faire grâce à son Grand écuyer Monaldeschi, métaphore de cette monarchie absolue que ne cessera de vanter Félicie. Déjà on lui lance cet éloge : « Un Benvenuto Cellini en jupons ». Et Alexandre Dumas sera saisi par ce talent insolent.

Elle cultivera une nostalgie chevaleresque, puisant ses références dans l’art antique et le Moyen-Âge. À la chute de Charles X, elle se frotte au panache de l’intrépide Félicie de la Rochejaquelein, la suivant jusqu’en Vendée, rejoignant ainsi le combat de la duchesse de Berry qui n’a qu’une obsession : placer sur le trône de France son fils, le duc de Bordeaux, héritier de la branche aînée des Bourbons, plus connu sous le nom de comte de Chambord pendant son exil forcé. N’est-il pas, après tout, le petit-fils de Charles X ? Dans le bocage vendéen, elle s’affiche comme « écuyer » de la duchesse, lui offrant sa fidélité pleine et entière. Sa devise ? « Vendée, Labeur, Honneur, Douleur ».
Félicie de Fauveau passe pour une excentrique, habillée en amazone, coiffée comme un garçon, portant le pistolet au côté, servie par un page qui mourra au combat, le jeune et beau Louis-Charles de Bonnechose qu’elle pleurera de toutes ses larmes. Dans un joli portrait biographique publié il y a deux ans, Emmanuel de Waresquiel a raconté les jours de prison de Félicie, ses crayonnés sur les murs de sa geôle, ses escapades avec Félicie de La Rochejacquelein, celle que toute la Vendée surnomme « l’héroïque comtesse », et son attachement aux symboles comme à la grande Histoire, à laquelle elle voudrait prendre part coûte que coûte. Une artiste en exil

L’exposition insiste sur son exil à Florence (1833-1886) où elle décuplera son art, aidé en cela par son frère qui sculpte les ornementations de ses œuvres. Elle entretient alors une correspondance avec sa chère Félicie dont quelques manuscrits sont exposés. Et ses créations si délicates, si expressives, révèlent un talent inouï comme ce « Bénitier de saint Louis » en marbre blanc avec des rehauts d’or et de couleurs, cette « Fontaine de jardin à la nymphe et au dauphin » en marbre gris, un « Portrait d’Henri V «  en marbre, polychromie et or, ou ce « Pied droit de la danseuse Fanny Elssler » serti dans son petit soulier d’une rare sensualité. Propriété de l’Historial de la Vendée, le « Hausse-col de la duchesse de Berry » est une magnifique pièce en bronze doré.
Et comment ne pas admirer « Le drapeau de L’insurrection, bannière de saint Michel ou Étendard de la division de La Rochejacquelein », superbe peinture sur soie datant de 1832 ?

Saluons l’immense travail de Christophe Vial, à la tête du patrimoine culturel de Vendée, qui depuis une trentaine d’années s’est attaché à rassembler tout ce qui touche de près ou de loin à « cette sculptrice plongée dans l’oubli ».

Pratique :

Félicie de Fauveau (1801-1886)

Musée d’Orsay – Paris 7e.
Jusqu’au 15 septembre 2013

Félicie de Fauveau (1801-1886), l’amazone de la sculpture

Historial de la Vendée, Les Lucs-sur-Boulogne. Tél : 02 51 47 61 61.

Exposition jusqu’au 19 mai 2013.

En juin prochain, le musée d’Orsay prendra le relais en proposant une exposition différente sur l’œuvre de Félicie de Fauveau.

À lire : Félicie de Fauveau, l’amazone de la sculpture

S’y rendre :

En provenance de La Roche-sur-Yon, à 22 km, prendre la D763, en direction de Nantes, sortir aux Lucs-sur-Boulogne (D937).

Catalogue complet, Gallimard, 300 pages, 45 €. Félicie de Fauveau et la Vendée, sous la direction de Christian Vital, Somogy, 80 pages, 15 €.,

www.historial.vendee.fr

Photos : F.de Fauveau – Jean-Honoré Gonon (fondeur)-Lampe de l’archange st Michel.1832© Cliché musée d’Orsay-Patrice Schmid

Félicie de Fauveau, Autoportrait, marbre. 1846.
© Postdam, Stiftung Preussische Schlösser und Gärten Berlin – Brandeburg/photographe : Daniel Lindner.

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