L’UE est un échec : Et si nous essayions la Francophonie ?

/Par l’Ambassadeur Albert Salon*

Vous connaissez la Francophonie organisée, l’OIF, son Secrétaire général, M.
Abdou Diouf… On en parle beaucoup ces temps-ci.
Mais, en réalité, il s’agit trop souvent d’un discours convenu tranquillisant, de nos élites des partis dits « de gouvernement » qui n’y croient pas elles-mêmes, voire cherchent en fait à torpiller ce possible rival de l’empire anglo-saxon et des multinationales.

Écoutez donc le son de cloche des 32 associations françaises qui dénoncent depuis longtemps l’incurie néfaste de nos élites.
Il se trouve que leur flambeau vient d’être repris par un Iranien d’origine, M. Pouria Amirshahi, jeune Français député socialiste, dans Pour une
ambition francophone, rapport adopté en janvier 2014 à l’unanimité par la
Commission des Affaires Étrangères de l’Assemblée. Complète et brillante synthèse. Réquisitoire solide contre la démission de nos élites, mais qui fourmille aussi de propositions fortes, celles de nos associations depuis des années. Il appelle au combat contre La grande démolition selon Roland Hureaux. Il s’inscrit heureusement dans un mouvement qui monte contre le cosmopolitisme-mondialisme : l’uniformisation linguistique au profit de la langue et des intérêts de la superclasse mondiale. Résistance à amplifier, car la France, le français et la Francophonie sont l’objet d’attaques de l’extérieur, relayées à l’intérieur par les « collabos de la pub et du fric
» selon Michel Serres.

L’empire anglo-saxon-germain, notre allié et grand ennemi à la fois, et son relais européen loin de ses idéaux d’origine, arasent ensemble les États-Nations sauf les États-Unis et l’Allemagne, servent la superclasse mondialisée, vont vers l’union transatlantique. Les applications de leur
stratégie tous azimuts portent sur la conquête par l’anglais des sciences et de la recherche mondiales, l’asservissement de l’UE et de ses institutions par une forme de corruption, et surtout par la Conquête des esprits (Yves Eudes) notamment des jeunes, avec la conjugaison constante d’instruments impériaux très efficaces : le dollar, l’information-propagande-diplomatie-d’influence ; le Plan Marshall ; l’OTAN.

Elles prennent aussi les formes d’une offensive de grande envergure contre la diversité des langues de l’Europe et du monde, de la dissolution des États-Nations dans les régionalismes linguistiques et politiques, des communautarismes religieux, de l’immigration extra-européenne sans discernement, pour aller vers l’homme interchangeable, consommateur homogénéisé de produits standardisés.
Leur stratégie, c’est encore la sape de la diversité des ensembles internationaux géoculturels et géolinguistiques (lusophonie, hispanophonie, arabophonie…), principalement du plus structuré et « dangereux »: la Francophonie. En débauchant avec opiniâtreté des États qui en sont membres.
Le linguiste Claude Hagège (Collège de France) l’a répété en France (2010) et au Québec (2012) : « Nous sommes en guerre ». Mondiale. Il nous faut résister, avec force et courage.

Dans une édition prochaine de CultureMag, je vous dirai quelles formes votre propre résistance peut prendre.

*Albert Salon, docteur d’Etat ès lettres, ancien ambassadeur, commandeur du
Mérite, président d’Avenir de la langue française (ALF) et co-animateur de
réseaux francophones en France et au-dehors.
Auteur de : Une volonté française, éditions Glyphe, Paris, 85 avenue
Ledru-Rollin, 75012.

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