Censures mesquines…

Par Christine Sourgins*

/Il est rare que la presse, tel cet article de la Dépêche (http://www.ladepeche.fr/article/2014/06/25/1906670-artiste-assez-bon-toulouse-star-nantes.html), se fasse écho de la picturophobie régnant chez nos décideurs culturels. La mésaventure survenue au peintre Jérôme Tisserand met en lumière les mœurs de l’AC au pouvoir.

Le responsable toulousain ne répond pas au peintre, un sous citoyen apparemment, qui veut faire don d’une partie de son œuvre. Que celui-ci, exposé à l’international, ait bâtit une carrière, ne mérite aucune considération auprès de ceux qui ont commis en France, depuis des décennies, un véritable articide.

Ce n’est donc pas pour rien que le centre d’AC toulousain se nomme « Les abattoirs »… Carton rouge à Toulouse et bravo à Nantes, qui a encore des conservateurs et des responsables qui savent ouvrir l’œil.  La ville natale de  Tisserand va donc hériter d’une belle collection de tableaux abstraits… La bêtise des uns fait, ici, le bonheur des autres mais il est rare que ce genre d’affaire ait une aussi heureuse conclusion.

Autre exemple de ces censures mesquines qui empoisonnent la vie culturelle.

À quelques semaines de la commémoration du passage de Charles Péguy à Loupmont (en août 14, le poète y fit halte avec sa compagnie et communia une dernière fois en l’église du village, il mourra trois semaines plus tard), l’organisateur, l’artiste Phil Donny, a convié les habitants de son village à figurer sur une toile monumentale peinte en l’honneur du poète, mais il ne sait ce qu’il pourra réellement organiser.
Ayant sollicité une aide européenne, il faut au préalable l’accord de toutes les collectivités locales pour la faire valoir. Si Phil Donny se targue du soutien de la commune de Loupmont, de la Codecom Côtes de Meuse/Woëvre, du Conseil Général de Meuse, de l’Amitié Charles Péguy etc, le blocage viendrait du Conseil régional … qui a reporté la réunion de la commission d’aide aux associations culturelles… en septembre !

Légèreté ?  Mépris du citoyen qui se mêle de commémorer à sa façon, la « tarte laïque » prévue par le peintre déplairait-elle ? Ou bien est-ce l’organisateur, pourfendeur de l’AC (et du centre Pompidou Metz), qui agace ? À moins que Péguy, en passant près de la Lorraine, soit devenu aussi infréquentable que la Peinture à Toulouse ?

On attend des responsables et des élus un peu de courage pour dire et motiver ouvertement leurs choix (NB : l’hommage au poète est maintenu le 16 août, avec plus ou moins de festivités…).



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