La revue “Le Festin” célèbre les Années folles

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La plus belle revue d’Aquitaine publie cet été un numéro spécial consacré au patrimoine architectural. Un bijou.

Dans son éditorial, Xavier Rosan, le directeur du Festin a bien raison de souligner qu’aujourd’hui « l’Aquitaine se hisse parmi les premières destinations touristiques de France. » On comprend pourquoi car le patrimoine architectural notamment, est incomparable. Preuve à l’appui, ce numéro va à l’encontre de « la superficialité ravageuse des consommateurs béotiens », privilégiant un joli tour de ce qui compose la richesse d’un patrimoine qui court du Pays basque jusqu’au bassin d’Arcachon, des Landes jusqu’en Charente-Maritime, de la Dordogne et le jusqu’au Lot-et-Garonne.

À Pau, le kiosque restaurant « Au Fin gourmet », avenue Gaston Lacoste, ex-Café de la gare ouvert dès 1958, est aujourd’hui animé par les trois frères Ithurriague qui perpétuent, grâce à l’architecte Christophe Daguin, l’esprit bistrotier de l’origine. Cela, dans une salle octogonale lumineuse, au pied  du Grand  circuit automobile de la ville.  Autre éloge, celui du château de Bonagil un derniers châteaux forts construits en France, à Saint-Front-sur-Lémance, dans le Lot-et-Garonne, rénové depuis le début du XXe siècle – et notamment cette année – , le pont-levis, après la restauration de la chapelle l’année dernière dont les vitraux, modernisés par l’artiste François Rouan, en collaboration avec l’atelier du maître verrier, Simon Marq, installé à Reims depuis 1640.

 Vive l’Art nouveau

Il faut lire l’article d’Alexandre Paléologue sur « Royan, tendance Art nouveau », traduisant la volonté d’une station balnéaire portée sur l’art et l’Histoire, qui trouva une seconde jeunesse dans les années 1900 avec la construction de nouvelles villas. À l’image de cet ancien chalet, la villa L’Orchidée, construite par l’architecte Auguste Rateau (1839-1917) dans un style inspiré par les pilastres d’Hector Guimard pour le Castel Béranger. Comme l’écrit le journaliste, « il est plus aisé de parler d’une « tendance » Art nouveau plutôt que d’édifices Art nouveau proprement dit », ajoutant que « l’engouement pour le décor végétal et sinueux, a perduré dans la région bien après la première Guerre mondiale. »

Chiberta, son golf, ses villas

Autre pièce maitresse du Festin spécial Été, le dossier consacré à Chiberta, au Pays basque, son golf, mais surtout ses villas, son « jardin sans limite » et ses hôtels. Un parcours splendide qui explore cet eldorado du luxe et des loisirs, soit 150 hectares de forêts et de dunes et de 211 hectares destinés aux aménagements. Plus rien à voir avec les golfs de Biarritz, de la Nivelle et de Chantaco, voici un nouveau parcours signé Tom Simpson (1877-1964) qui envisage de construire le plus beau golf du monde qui sera inauguré en avril 1927 en présence du prince de Galles et de Cécile Sorel. L’hôtel de Chiberta et du golf, la villa Prikipo, la villa Arguia (aujourd’hui métamorphosée en hôtel), la villa Bagheera ou la villa Rêverie sont racontées comme on raconte une époque, avec leurs jardins, leurs façades, leurs vérandas, leur gloriette et leur demi-rotonde.  Chiberta devient alors « le laboratoire des architectes en vogue sur la côte basque ». On y prend le thé sous les cyprès et l’on affiche des chapeaux cloches sous de grandes tentes en buvant du champagne. Hélas, la seconde Guerre mondiale bousculera brutalement ce parfum de villégiature si mondain. Une page allait se tourner.

LE FESTIN, spécial été 2015
Revue trimestrielle No 94. 15 €.

www.lefestin.net

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