Musique pour plante verte

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En Bretagne, les conséquences du désengagement de l’État dans les collectivités publiques  mettent en lumière à quel point un certain art dit « contemporain » était (et est encore) maintenu artificiellement sous perfusion financière.
La mairie de Quimper a invoqué « les restrictions budgétaires entraînées par la baisse de dotation de L’État » pour supprimer sa subvention au centre d’art contemporain, créé il y a 25 ans.

Ces 252 000 euros manquants  représentaient 40% du budget, le reste étant financé par L’État à travers la DRAC, la région et le département : le Quartier, esplanade François-Mitterrand à Quimper, a donc fermé.

À part quelques officiels et la protestation de la Ministre de la culture en personne, peu d’émotion parmi la population, la presse locale ou le « prolétariat » des artistes bretons… « Le Monde » est perplexe…

Sans l’argent municipal ou va donc l’Art dit contemporain ? Où sont les manifs en sa faveur ? Mystère.  En ces temps de chômage et de précarité, les contribuables ont pu être irrités par l’exposition finissant le 5 juin : « Musique pour plante verte ».

Cette installation de la plasticienne Morgane Tschiember présentée au Project room du centre d’art de Quimper,  agençait plusieurs plantes vertes situées à différentes hauteurs, celles-ci écoutaient une musique spécialement conçue pour elles par Corsin Vogel à partir des sons d’oiseaux enregistrés par le musicien Jim Fassett.

Il faut bien se mettre à trois pour  que « la musique englobe l’ensemble de la pièce et que les plantes soient choyées comme dans un jardin privé » sic. Le but aurait été «  que les gens viennent avec leurs propres références et se créent leur propre histoire avec cette structure». Visiblement cette histoire sera celle d’un divorce car s’il est louable de penser au confort de nos amies les plantes, le faire sur fonds publics passe de plus en plus mal.

L’Art contemporain, l’AC officiel et financier, subit quelques autres revers. Les ventes aux enchères qui ont eu lieu à New York en mai témoignent d’un net fléchissement par rapport à 2015. La foire de Bâle en a immédiatement tiré les conséquences en proposant des valeurs sûres, les collectionneurs « se méfiant des petits jeunes lancés ces dernières années sur le marché comme des paquets de lessive, et à des prix délirants ».

Les galeristes ont donc joué la carte de la redécouverte de personnalités liées à des mouvements connus et multiplié les œuvre XXL, les grands formats, qui rassurent l’acheteur…
Un tournant ?

Affaire à suivre à la rentrée .
Bel été à tous

Christine Sourgins

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