Simone Weil, philosophe de l’Enracinement

/Lire et relire la philosophe Simone Weil dont la courte vie fut en adéquation avec les principes et réflexions dont se nourrit son œuvre.

L’Enracinement, son dernier livre, vient à point répondre aux défis de notre temps si troublé.

À méditer d’urgence !

« L’enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l’âme humaine… Le déracinement est de loin la plus dangereuse maladie des sociétés humaines. »

**L’Enracinement – Prélude à une déclaration des devoirs envers l’être humain, Gallimard (Folio)

Nourrie par Platon et les penseurs grecs, proche du catholicisme, Simone Weil, née en 1909, fut soucieuse du bien social et du sort des opprimés. Militante de la cause ouvrière, elle ira jusqu’à travailler à l’usine pour connaître le sort des humbles et s’en rapprocher.

Auteur de La Pesanteur et la Grâce, elle revendiqua les besoins de l’âme, comme aussi importants que ceux du corps.

Éprise d’absolu, en constante tension vers Dieu, Simone Weil prêcha le nécessaire enracinement comme un besoin fondamental de l’âme.

Elle veut un individu ancré, qui ne soit pas balloté comme fétu de paille. Car un individu enraciné dans sa culture, sa civilisation, est une personne qui échappe aux tyrannies, aux manipulations…

C’est en voulant, toute sa vie, échapper aux carcans, que Simone Weil en arrive à cette conclusion, au crépuscule de sa courte vie.

Elle meurt en 1942, à l’âge de 34 ans, en Angleterre, où elle refuse de s’alimenter par solidarité avec les Français de Vichy.

Elle n’aura pas le temps de tout à fait terminer ce testament intellectuel sur l’Enracinement.

La modernité avec le capitalisme broient les êtres, les ravalant au rang de simples objets au service d’un pseudo Progrès et du Capital.
Elle défend les biens terrestres, les metaxu, dont nul force ne doit priver les êtres humains, c’est-à-dire de ces biens relatifs(foyer, patrie, traditions, culture, etc.) « qui réchauffent et nourrissent l’âme et sans lesquels, en dehors de la sainteté, une vie humaine n’est pas possible ». C’est pourquoi, pour Simone Weil, détruire les patries et le Nations constitue un véritable sacrilège !

« Pour respecter les patries étrangères, il faut faire de sa propre patrie non pas une idole mais un échelon vers Dieu« 

Pour elle, l’enracinement est le point d’ancrage. Ou les ancrages; tous ces petits points qui font sens : celui de la communauté, du pays, de la famille, et pour la mystique qu’elle fut, celui du Christ.

Une dimension stoïque apparaît dans sa volonté de se plier à la nécessité : “l’ordre du monde doit être aimé parce qu’il est pure obéissance à Dieu”. Une forme d’humilité qui fait défaut à nos contemporains.

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