Éloge de la voiture

Je me méfie de Moralès. Ce garçon est à surveiller comme le lait sur le feu qui l’anime. Ses précédents ouvrages (Adios, Un patachon dans la mondialisation) m’avaient transporté de bonheur, pied au plancher vers un autrefois meilleur.
Thomas Moralès revient avec un réjouissant Éloge de la voiture.
 
C’est que Moralès carbure à la nostalgie, au bon vieux temps. Et il frappe toujours juste, à le croire infaillible cet inné de la dernière pluie, aux phares toujours allumés quand les autres n’y voient goutte.
 
Alors lorsque j’ai appris que son Éloge de la voiture était publié, je me suis mis à trembler. La vintage playlist d’Adios m’avait conduit à piller les rayonnages des librairies, en me faisant redécouvrir Kléber Haëdens ou Albert Simonin, tandis que les activateurs de nostalgie du Patachon m’avaient lancé à la poursuite de Belmondo ou installé au volant de ce cher Taxi mauve.
 
Ma tirelire était donc dans tous ses états, s’imaginant déjà sacrifiée pour une Lotus Super Seven ou une Mercedes 300SL, la même qui fit tourner la tête à Paul Morand, Tony Curtis ou encore Romy Schneider.
Hélas, la raison l’emporta et je dus me contenter du plaisir sans pareil de l’écriture de Moralès.
 
À une époque où nous n’avons plus d’idées et toujours pas de pétrole, où certaines bagnoles ont des tentations de fauteuils roulants ou de chaises électriques, cette lecture fait l’effet d’un bain de jouvence.
La magie est là, à chaque page.
Les lignes élégantes, les moteurs qui rugissent à plus de 80 kilomètres heure ont trouvé le plus zélé des défenseurs.
 
 
Thomas Moralès, Éloge de la voiture, Défense d’une espèce en voie de disparition, Ed. du Rocher

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