Haut-Karabagh et guerre contre le terrorisme

C’est maintenant évident : l’Islam politique a déclaré la guerre à la France et à l’Occident.
La petite République du Haut-Karabakh, dans le Caucase, vit un véritable martyre. Dans ce territoire, grand comme un département français, un terrorisme d’État (celui de l’Azerbaïdjan, soutenu et provoqué, dans sa folie destructrice, par la Turquie) s’est allié au djihadisme international contre un petit peuple : les Arméniens.

Le doute, aujourd’hui, n’est plus possible : les soldats des forces de défense du Haut-Karabakh ont fait prisonnier deux combattants djihadistes, transférés, instruits et payés par le gouvernement turc, depuis la région d’Idlib en Syrie. Ce fait confirme les informations publiées par les gouvernement syrien, arménien, russe et français depuis des mois.

Les arméniens ont toujours été chez eux dans le Haut-Karabakh. On y trouve des traces de présence arménienne dès le VIIe Siècle avant J.C. Malgré la conquête perse, les déportations, les humiliations, les exactions, les massacres, les arméniens n’ont jamais déserté le Haut-Karabakh. Sous l’Empire russe (1805-1917) les arméniens sont redevenus majoritaires sur leur terre du Karabakh. Ils le sont restés depuis.

Sous le régime soviétique, Staline décide d’attribuer, contre toute logique linguistique, démocratique et historique, le Haut-Karabakh à l’Azerbaïdjan soviétique, tout en lui accordant un statut d’autonomie, tout relatif, afin de dompter un peuple arménien trop rebelle à la tutelle de Moscou.

Sous la perestroïka, en 1987, l’identité arménienne s’est réveillée. Elle s’est réveillée dans cette région soviétique autonome du Haut-Karabakh. Les arméniens ont réclamé leur unité dans une seule république. L’Azerbaïdjan a répondu par la répression et les pogroms (Soumgaït et Bakou).

Depuis 1992 les arméniens du Haut-Karabakh se battent pour vivre sur leur terre, face à un Etat azéri qui bombarde, assassine et détruit. Cette guerre a été mise entre parenthèses en 1994.

Le clan Aliev, au pouvoir à Bakou, a décidé de relancer la guerre pour sauver son régime corrompu, menacé par la contestation sociale. Un nouveau sultan, à Ankara, a décidé de le soutenir par tous les moyens, y compris le recours aux assassins du terrorisme international qui terrorisaient les chrétiens d’Orient en Syrie.

L’un des plus ancien peuple de la chrétienté est aujourd’hui sous les bombes.

La Cathédrale du Christ Sauveur, reconstruite après la guerre de 1992-94, à Chouchi a été intensivement bombardée le 8 octobre. La semaine dernière, c’est la mosquée chiite de cette ville (reconstruite par l’Arménie et l’Iran au milieu des années 2000) et la maternité de Stepanakert (la capitale du Haut-Karabakh) qui ont été bombardées par l’artillerie azérie.

Alors que le régime islamiste d’Erdogan promet un nouveau génocide aux arméniens et justifie l’action des terroristes qui ensanglantent la France, notre pays doit être fidèle à sa tradition de défense des chrétiens d’Orient et à sa condamnation du génocide arménien de 1915.

La France doit soutenir l’Arménie par :

– une aide humanitaire, pour soulager les civils frappés par la guerre, qui se trouvent en Arménie ;

– une aide militaire, par la fourniture d’armements à l’Arménie ;

– une aide politique, en exigeant l’adoption de sanctions contre l’Azerbaïdjan et la Turquie.

Pour la France, aider l’Arménie c’est une question d’honneur, de dignité et de fidélité à ce que nous sommes.

 

Romain BESSONNET,

Spécialiste de la Russie et du mode post-soviétique,

Contributeur de la revue Perspectives libre,

Éditeur du blog « Observateur du monde russe » – http://lemonderusse.canalblog.com/

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