Souviens-toi d’oublier !  

Nietzsche à l’ouverture, Steinbeck à l’arrière, Les petites souris (Les Presses Littéraires) n’ont pas à montrer patte blanche pour justifier de  leur matière grise. Après un galop d’essai très convaincant (Voir le pire, L’altérité dans l’œuvre de Bret Easton Ellis), Olivier Amiel récidive avec un roman ambitieux sur le thème original mais délicat du grand effacement. 

« En effaçant et en remplaçant certaines sources mémorielles de traumatismes humains, il est possible de proposer des souvenirs, certes faux, mais utiles pour celui qui est convaincu en son être de leur réalité. La confabulation est devenue thérapie ».
Ne mentir qu’à soi-même, la belle affaire ! Si les souris n’’exhibent pas de Rayban sur leur museau, n’écoutent pas en boucle Elvis Costello, l’influence de BEE enveloppe l’intrigue de saveurs californiennes. Dystopie (voir Wikipédia).

Côté structure, je m ‘emballe, brillant, kafkaïen ! L’alchimie du roman est là. Une souris verte, qui fumait de l’herbe, et court le cachet comme à Hollywood : « Un cachet : dors ! Un cachet : ris ! Un cachet : réveille-toi ! Un cachet : meurs ». Je ne vais pas vous cacher que cela secoue plus qu’une tapette (rien d’homophobe ici, je vise l’instrument où finissent les croûtes de fromages hors d’âge).
Un couple de lesbiennes passe, d’ailleurs, à la façon d’un ange (asexué celui-ci).

Evidemment, Amiel ne résiste pas au malin plaisir d’égratigner la Cancel culture, le mouvement Woke et autres purges pour constipés du bulbe, jusqu’au Whitewashing qui aurait assuré la fortune de la Mère Denis, pour laver plus blanc que blanc. La grande lessive n’est pas loin, les amis !

En attendant, n’oubliez pas de lire Les petites souris, ce serait un comble !

 

François Jonquères

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