Le retour des beaux jours

Il est des livres qui touchent plein cœur. Hélas, comme ils sont rares, si rares, trop, sachons les apprécier. L’Ami des beaux jours (Stock) fait partie de cette fratrie d’exception qui rappelle les envolées des Grands Anciens, le souvenir de leur audace, de valeurs aujourd’hui moribondes ou tombées en désuétude.

Tout part d’une rencontre sur les bancs de la fac de droit, un Folio dépasse de la poche de Frédéric, Mort à crédit, cette mort qu’il revendique, recherche presque, puisqu’il ponctue volontiers ses sorties d’un « viva la muerte » fleurant bon la 317ème section.

Sébastien se sent irrésistiblement attiré par cette personnalité qui dénote, la jeunesse poursuit des rêves fous : « nous étions antimodernes par principe, sceptiques par conviction, et fatalistes pour le reste », « nous voulions lire ce que bon nous semblait, loin des dogmatismes et de la pensée dominante. ». Les Valseuses s’invitent alors, rejoignent Le Singe en hiver ou Les Poneys sauvages.
Sophie se mêle bientôt à ce duo de choc et la vie reprend aussitôt le dessus. En ces années-là, la guerre déjà, une autre, dans les Balkans, en Croatie. Frédéric s’engage, fidèle à son idéal. Sébastien ne l’oubliera jamais, jusqu’à ériger un tombeau digne de sa grande humanité, de ce destin hors normes.

D’une guerre l’autre, Sébastien de Courtois rend ses lettres de noblesse, c’est rafraîchissant en nos jours tristes, à la droiture, au don de soi et à l’amitié, la vraie, l’inaltérable, la seule qui compte.
Le soleil brillera encore demain.

 François Jonquères

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.