Vaincre ou mourir : la critique de CultureMag !

 

J’ai pu voir le film Vaincre ou mourir. Deux cinémas messins l’ont programmé et j’espère qu’il y aura une deuxième semaine d’exploitation, voire plus, dans tous les cinémas où il est projeté.

 

Vendéenne ayant écrit les guerres de Vendée, j’ai vu bien sûr beaucoup de raccourcis et d’approximations, qui s’expliquent par le budget (qu’il aurait fallu multiplier par mille) et le format. Le sujet est si vaste que l’on a de quoi faire pour des heures de vidéo. La bataille de Torfou a été enjolivée et je suis bien déçue que les chefs de mon Choletais familial n’aient pas été mentionnés, surtout Stofflet qui a été jugé et exécuté à Angers, un mois avant Charette.
La technique de combat de l’armée catholique et royale qu’explique ma grand-mère dans le premier tome de la série Pour Dieu et pour le roi (Editions des petits Chouans) n’a pas été évoquée non plus et pourtant, elle a beaucoup déstabilisé les armées républicaines. Pareil pour les lois d’extermination contre la Vendée et ses habitants (jamais abrogées à ce jour) qui se réduisent au « plan de Turreau ». 

Également, la fameuse clause secrète du traité de la Jaunaye, en février 1795, concernant la libération du petit roi Louis XVII, est juste une hypothèse. Les historiens ne l’ont pas validée mais Mme Bulkeley le dit bien dans le film, les républicains n’avaient aucun intérêt à remettre l’enfant du Temple à Charette. Pour ma part, je l’ai quand même mise dans mon récit du premier tome, car pour les enfants, je trouvais cette hypothèse intéressante. De toute façon, Louis XVII est mort le 8 juin 1795, trop tôt pour remplir le contrat. Toutes ces remarques ne sont certes que des détails; l’essentiel, la vérité sur cette guerre franco-française, y est. 

 

Cependant, les interventions des historiens au début auraient pu être mises en scène parce qu’on part sur un documentaire qui passe rapidement à un film. Je trouve ce procédé bancal car on peut se demander si c’est juste un documentaire ou un vrai film, à la grande joie des détracteurs souvent de bien mauvaise foi ! 

 

Mais on sent la pâte professionnelle, malgré un petit budget ( qui souvent font les meilleurs films). Cascades bien réglées, mise en scène et déroulé du scénario bien construits, costumes et décors à la hauteur, comédiens convaincants même si Hugo Becker, Charette à l’écran, semble parfois avoir de la bouillie dans la bouche et parle avec un ton trop monocorde. Le tout est servi par une belle musique… 

En complément de Vaincre ou mourir, il y a un autre film, la Rébellion cachée, plus artisanal, qui a été fait il y a quelques années, par Daniel Rabourdin, un Français vivant aux Etats-Unis depuis de longues années. Je vous mets le lien pour le DVD, mais vous pourrez voir la bande-annonce sur internet. 

 

Il s’agit d’une docu-fiction, prévue pour être vue aux Etats-Unis et en France.  Et ça complète bien le film du Puy du Fou.