Plus jamais Mozart : Quand la musique fait parler les silences
Pourquoi le grand violoniste Paolo Levi refuse-t-il de jouer du Mozart ? La question, aussi simple soit-elle, hante ceux qui l’écoutent… mais personne n’ose jamais la poser. Jusqu’au jour où une journaliste, intimidée mais curieuse, obtient de lui un entretien. Alors, les silences se fissurent, et l’histoire surgit. Une histoire de secrets, de musique et de mémoire.
« Plus jamais Mozart », adapté du texte bouleversant de Sir Michael Morpurgo par Jean-Louis Kamoun, met en scène cette parole enfin libérée. Paolo Levi y raconte son enfance à Venise, la découverte clandestine du violon, l’apprentissage auprès d’un musicien de rue, et les retrouvailles déchirantes avec ses parents. Ce récit intime, tissé de tendresse et de non-dits, vient heurter de plein fouet la grande Histoire, celle de l’ombre des camps nazis, de la Shoah, et du deuil indicible.
Sur un plateau volontairement épuré, trois comédiens et un musicien en direct font naître une fresque vibrante. Le violon, tour à tour murmure, cri ou soupir, devient personnage à part entière, écho des douleurs enfouies et des souvenirs fragiles. Loin d’un simple accompagnement, la musique s’insinue dans les replis du texte comme une âme double, inséparable.
Le spectacle émeut par sa justesse, sa délicatesse, sa capacité à parler des blessures de l’Histoire sans jamais sombrer dans le deuil. Les images projetées d’Olivier Durand, entre croquis sensibles et paysages vénitiens, offrent une véritable respiration poétique, comme un carnet de voyage entre rêve et mémoire.
Venise, justement, n’est pas qu’un décor. Elle est personnage, mémoire flottante, labyrinthe de secrets.
Le tulle noir sur lequel se déploient les vidéos transforme la scène en lieu de résonance intime, entre l’eau et les âmes.
Portée par la Compagnie du Théâtre des 3 hangars, cette création est le fruit d’un. Long travail en résidence mené notamment à Salon-de-Provence, Sénas, Marseille et Avignon. Coproduit avec Boulègue Production le spectacle bénéficie d’une équipe artistique soudée et expérimentée à l’image de son metteur en scène Jean Louis Kamou, entouré de comédiens engagés et d’un musicien d’exception, Christian Formentin , dont les instruments traditionnels ( violon, mandoline) offrent des couleurs sonores rares. Cette fidélité artistique et humaine, nourrie par des années de collaboration, offre au spectacle une réelle sincérité, renforcée par une scénographie pensée pour rassembler et favoriser l’écoute.
Adapté pour tout public dès 10 ans, « Plus jamais Mozart » est un bijou de théâtre musical, un hymne à la transmission, une œuvre qui fait vibrer l’émotion et interroge avec force notre devoir de mémoire. Un spectacle bouleversant, qui touche autant les jeunes que les adultes par sa simplicité et son universalité.
Pratique :
Du 5 au 26 juillet (relâches les 9, 16 et 23 juillet) à 16h05 à la Fabrik Théâtre
Durée : 1h10
Tout public à partir de 10 ans
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