Un cours de chant avec Jean-Philippe Lafont salle Cortot

>Pour la dernière Master-Class de la saison 2008-2009, l’Ecole Normale de Musique présente le travail de trois élèves de la classe du baryton français Jean-Philippe Lafont. Ils sont accompagnés par la pianiste Nina Uhari qui a également travaillé les rôles avec eux pendant l’année.<br /> </strong><br /> Audrey Escots s’est penchée sur le personnage de Leila dans <em>Les Pêcheurs de Perles</em> de Bizet. Elle possède un instrument agile dans les vocalises, un timbre fruité mais quelques limites dans les aigus l’empêchent d’aller au bout de ses intentions expressives. Elle chante tout d’abord l’air « O dieu Brahma » : Jean-Philippe Lafont considère qu’elle donne trop de corps à l’air, trop de relief, il souhaite un style plus éthéré, plus proche de l’esprit d’une divinité. Elle le rechante avec plus de légèreté et bien plus d’émotion. Pour le second air « Me voilà seule dans la nuit », il « chante » avec elle. Sans l’interrompre, il lui donne quelques indications pour améliorer et affiner son interprétation.<br /> Le baryton Xin Wang a une voix très intéressante et destinée à chanter Mozart. Malgré quelques petits problèmes vocaux et rythmiques, il présente un timbre velouté, charnu, parfois un peu trop élégant pour un rôle de valet. Jean-Philippe Lafont détaille tout le texte de l’air du catalogue de Leporello dans Don Giovanni et lui explique comment établir une relation de confiance avec Elvire, comment vivre la scène avec plus de conviction.<br /> Le ténor Zhiquan Lu chante l’air de Nemorino « Una furtiva lagrima » dans l’<em>Elisir d’amore </em>de Donizetti. La voix est assez blanche et son interprétation plutôt figée. Pour la reprise, Jean-Philippe Lafont lui demande « d’ouvrir plus », de dégager la voix, ce qui lui apporte plus d’ampleur et de beauté vocales : son interprétation s’en ressent puisqu’il rentre davantage dans la psychologie du jeune homme. Le baryton lui donne également quelques indications stylistiques comme, par exemple, faire ressortir les « s » de « sospiri », etc…<br /> Enfin, pour le plaisir, Zhiquan Lu et Audrey Escots chantent le duo « Quoi, vous m’aimez » de La Fille du régiment de Donizetti. Le professeur n’intervient que très peu et le cours se termine sur une note musicale joyeuse.<br /> Jean-Philippe Lafont a une approche très précise du texte et de la musique. Il tient avant tout à ce que les élèves comprennent et expliquent le contexte de l’air, les raisons qui poussent les personnages à dire telle ou telle chose. Pour lui, la musique est là pour suggérer le reste.</div> <div mce_tmp=

Pour la dernière Master-Class de la saison 2008-2009, l’Ecole Normale de Musique présente le travail de trois élèves de la classe du baryton français Jean-Philippe Lafont. Ils sont accompagnés par la pianiste Nina Uhari qui a également travaillé les rôles avec eux pendant l’année.

Audrey Escots s’est penchée sur le personnage de Leila dans Les Pêcheurs de Perles de Bizet. Elle possède un instrument agile dans les vocalises, un timbre fruité mais quelques limites dans les aigus l’empêchent d’aller au bout de ses intentions expressives. Elle chante tout d’abord l’air « O dieu Brahma » : Jean-Philippe Lafont considère qu’elle donne trop de corps à l’air, trop de relief, il souhaite un style plus éthéré, plus proche de l’esprit d’une divinité. Elle le rechante avec plus de légèreté et bien plus d’émotion. Pour le second air « Me voilà seule dans la nuit », il « chante » avec elle. Sans l’interrompre, il lui donne quelques indications pour améliorer et affiner son interprétation.
Le baryton Xin Wang a une voix très intéressante et destinée à chanter Mozart. Malgré quelques petits problèmes vocaux et rythmiques, il présente un timbre velouté, charnu, parfois un peu trop élégant pour un rôle de valet. Jean-Philippe Lafont détaille tout le texte de l’air du catalogue de Leporello dans Don Giovanni et lui explique comment établir une relation de confiance avec Elvire, comment vivre la scène avec plus de conviction.
Le ténor Zhiquan Lu chante l’air de Nemorino « Una furtiva lagrima » dans l’Elisir d’amore de Donizetti. La voix est assez blanche et son interprétation plutôt figée. Pour la reprise, Jean-Philippe Lafont lui demande « d’ouvrir plus », de dégager la voix, ce qui lui apporte plus d’ampleur et de beauté vocales : son interprétation s’en ressent puisqu’il rentre davantage dans la psychologie du jeune homme. Le baryton lui donne également quelques indications stylistiques comme, par exemple, faire ressortir les « s » de « sospiri », etc…
Enfin, pour le plaisir, Zhiquan Lu et Audrey Escots chantent le duo « Quoi, vous m’aimez » de La Fille du régiment de Donizetti. Le professeur n’intervient que très peu et le cours se termine sur une note musicale joyeuse.
Jean-Philippe Lafont a une approche très précise du texte et de la musique. Il tient avant tout à ce que les élèves comprennent et expliquent le contexte de l’air, les raisons qui poussent les personnages à dire telle ou telle chose. Pour lui, la musique est là pour suggérer le reste.
Jeannine Hauchard

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