Pour la deuxième fois cette saison, le pianiste Vesselin Stanev est à Paris pour un concert en compagnie, cette fois, de la flûtiste suisse Eva Oertle.
Le programme est très riche et présente des œuvres méconnues. Ainsi, ils ont joué la sonate op.64 de Mel Bonis, compositrice française du début du XXème siècle qui écrit une œuvre accessible et qui met bien en valeur les différentes ressources techniques et musicales de la flûte.
Le duo met les six pièces du compositeur de l’Azerbaïdjan Fikret Amirov au programme. Ces pièces sont descriptives et expressives notamment la « Berceuse » que les deux musiciens jouent avec une légèreté et une douceur remarquables.
Quelques pièces font l’objet de transcriptions pour flûte et piano : les Romances sans paroles de Mendelssohn prennent une autre couleur avec cette écriture et Eva Oertle parvient à faire chanter sa flûte grâce à la fluidité de son jeu, tout comme dans Abendlied de Schumann, joué sur un tempo lent et évocateur avec le toucher délicat et contrôlé du pianiste.
Si l’on connaît bien Vesselin Stanev, Eva Oertle, en revanche, fait ses débuts parisiens à la salle Gaveau. Elle possède une belle sensibilité assortie d’une virtuosité sans faille comme elle le démontre dans la pièce contemporaine de Daniel Schnyder « Sailing ».
Son entente musicale avec Vesselin Stanev est évidente, la soirée s’ouvre sur la sonate de Donizetti qui donne d’emblée le ton du concert.
Pianiste et flûtiste se répondent, s’écoutent, sont attentifs l’un à l’autre.
En prélude à son prochain concert parisien en novembre et à la sortie de son dernier enregistrement, Vesselin Stanev joue la 12ème Etude Transcendante de Liszt. Son interprétation est d’une grande force et laisse présager sa grande adéquation avec le compositeur.
Rares sont les concerts réunissants flûte et piano, mais le pari est entièrement réussi quand la scène est occupée par de tels artistes. Vesselin Stanev montre une fois de plus des qualités de récitaliste hors pair et de chambriste de premier ordre.
Eva Oertle apporte une touche de luminosité avec sa flûte et une interprétation très inspirée.
Un concert pour le moins original et magique que le public, venu très nombreux, aura plaisir à se remémorer.
Jeannine Hauchard
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