Beady Eye, l’après Oasis ?

/Liam Gallagher se lance dans une nouvelle aventure musicale après le groupe Oasis.

Peu importe la renommée conquise avec un groupe. Le succès d’une carrière solo n’est jamais acquise au préalable. L’histoire regorge de ces musiciens, qui malgré leur appartenance à des formations mondialement célèbres, ne rencontrèrent jamais le public tant attendu. Mick Jagger, George Harrison  sont de ceux-là.

Le pari de Liam Gallagher semble donc risqué. Après l’aventure d’Oasis qui, au lieu de prospérer, n’a pas su résister aux guerres intestines entre les deux frères ennemis, le chanteur britannique se lance de nouveau à la conquête du monde et des hits-parade.

Malgré un nom de baptême original, Beady Eye (les Yeux Globuleux), le projet repose sur les épaules des musiciens qui déjà officiaient au sein d’Oasis. Gem Archer (guitare), Chris Sharrock (batterie) et Andy Bell( basse)  ont effectivement fait partie à un moment donné du défunt groupe.

Cette appartenance commune à une formation pèse lourd dans leur album. Car si Different Gear, Still Speeding  se veut comme un produit différent, l’écoute tend à démontrer le contraire.

À commencer par les influences rendues palpables le long des 13 titres de l’album. Pur enfant des années soixante et du Swinging London, l’opus ne parvient jamais à se détacher de ses racines. Frisant parfois avec le plagiat ( The Roller, à la limite du copié-collé d’Instant Karma de John Lennon), le quatuor s’évertue tant bien que mal, entre Beatles et Stones, à surpasser ses maîtres.

Exercice scolaire, d’où à certains moments surgissent toutefois des fulgurances. La construction alambiquée de Morning Son, les riffs accrocheurs de Wind Up Dream et Standing On The Edge Of The Noise ou le rythme effréné du boogie Bring The Light, parviennent à contenir l’impression de déjà-vu de l’ensemble.

Déséquilibré, le premier album de Beady Eye convaincra sans doute les fans d’Oasis. Usant des mêmes stratégies, et déployant une palette sonore identique, il continue d’agiter le spectre d’un groupe marquant des années 90.

Pour les autres, auditeurs habitués aux créations pop-rock des décennies passées, l’album tombera vite dans l’oubli. Et ils opteront sans hésitation pour une énième écoute d’un Let It Bleed ou d’un Revolver.

Guillaume Blacherois

Beady Eye, Different Gear, Still Speeding
Sortie nationale 28 février 2011.

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