Le mot pop dans le titre peut égarer. La musique de Vandaveer est à classer au rayon pop-folk.
Avec tout ce que ce genre (ou sous-genre) a d’idéal : mêler la recherche mélodique folk et les arrangements pop. Et les vrais mélomanes que sont Mark et Rose, frère et soeur, s’inscrivent logiquement dans le style très efficace des duos pop remis au goût du jour par les White Stripes, et très diffusé en France via le succès d’Angus et Julia Stone.
Par bonheur, ceux qui se hasardent encore à écouter les radios musicales entendent de plus en plus, grâce à ces groupes, de rares et très belles mélodies. Un peu comme celle de Beat eat my heart, troisième chanson de leur album Big Down Deep.
Un album qui d’ailleurs fait voyager l’auditeur vers des sources sûres et évidentes : Cat Stevens, Lou Reed, Reigning Sound ou encore tout simplement le Dylan période Under the Red Sky. Voilà, très sommairement, pour les influences mélodiques.
Côté duo, du point de vue du chant, la voix de Rose est souvent maintenue en arrière, mais reste toujours juste et adéquate, en particulier dans les titres carrément rock comme The Nature of our kind.
Il est vrai que la deuxième partie de l’album lorgne davantage vers le pop-rock, comme si le REM (de la première heure) avait recruté Andy MacDonald. La voix de Mark est claire, un peu nasillarde comme l’exercice l’exige, et trouve parfaitement sa place dans les titres à plusieurs guitares, les plus réussis, comme le somptueux Pick up the peace.
Alors pourquoi « service de la pop » au final ? Parce-que des groupes de ce type sont là sont la preuve vivante et éclatante (et il y a en a tant d’autres) que la musique sans machine est celle qui touche le cœur, car la voix trouve un écho favorable dans nos oreilles écorchées par la déferlante musique « rock » qui n’a de rock que la prétention à le jouer.
La musique de Vandaveer donne envie d’aller plus loin, de chercher dans la musique autre chose qu’une distraction, mais plutôt un moyen de rendre celle-ci intemporelle. The Waking Hour qui clôt l’album et par sa montée en puissance en est même le signal. Un disque qui reste un certain temps dans la platine…en attendant le prochain !
Benoît Bonnet
Big Down Deep
Alter K.records, 2010.
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