Que signifie le Grand Remplacement selon Renaud Camus ?

/Candidat à la candidature pour l’élection présidentielle de 2012 à la tête du parti de l’In-nocence, Renaud Camus a développé la théorie du Grand Remplacement, fondée sur l’observation de l’évolution sociale et culturelle en France.

Cette théorie, essentielle à ses yeux et à ceux de son parti, il l’avait déjà abordée dans l’Abécédaire De L’In-nocence et la développe considérablement à travers trois allocutions intitulées « Le Grand Remplacement », « La nocence, instrument du Grand Remplacement » et « Que peut être une pensée libre aujourd’hui ? », réunies avec un entretien donné au Nouvel Observateur en septembre 2011 dans un ouvrage publié par les éditions David Reinharc.

Au journal qui demandait à Renaud Camus de développer cette idée de Grand Remplacement, il répondait :

« – Oh, c’est très simple : vous avez un peuple et presque d’un seul coup, en une génération, vous avez à sa place un ou plusieurs autres peuples. C’est la mise en application dans la réalité de ce qui chez Brecht paraissait une boutade, changer de peuple. Le Grand Remplacement, le changement de peuple, que rend seule possible la Grande Déculturation, est le phénomène le plus considérable de l’histoire de France depuis des siècles, et probablement depuis toujours. »

Pour dissiper immédiatement tout malentendu sur les propos de Renaud Camus, il faut encore citer ce passage d’une interview donnée au magazine Causeur le 20 juillet 2010 :

«  Toutes les populations sont inassimilables. Il en va de l’acculturation et de l’assimilation comme de l’éducation : elles ne peuvent pas faire l’économie de l’individu. Ce sont des hommes et des femmes et des enfants qui peuvent être assimilés au sein d’un peuple, pas des peuples, surtout quand ces peuples ont une forte réalité, une culture, une civilisation, une langue, une religion, une puissance en dehors de la nation censée les assimiler. Pourquoi se renonceraient-ils ? Deux éléments créent des Français et peuvent en créer encore : l’héritage (la naissance, l’ethnie, la race, les ancêtres, l’appartenance héréditaire) et le désir (la volonté, l’élection particulière, l’amour d’une culture, d’une civilisation, d’une langue, d’une littérature, des mœurs, des paysages). »

Il ne faut pas se voiler la face, et Renaud Camus l’aborde d’ailleurs très sereinement, le remplacement de population qui pose problème est principalement celui des peuples d’Afrique et du Maghreb. Tout d’abord parce qu’ils s’installent en tant que peuples et qu’aucune civilisation ne peut en assimiler une autre, à plus forte raison quand cette celle-ci a une identité forte. Ensuite parce que cette identité forte, pour prendre la civilisation arabe « qui a connu des moments merveilleusement brillants, qui a atteint de hauts accomplissements, et produit de grandes œuvres, dans le domaine de l’architecture, de la poésie, de l’art du récit, de la mystique, de la musique », est étroitement liée à l’islam « une religion très dynamique, très aimée de ses fidèles, très naturellement et comme invinciblement portée à la conquête. »
L’islam, contrairement à la religion chrétienne qui a su s’en départir voici bien longtemps, est une religion dont l’emprise sur la politique est inéluctable, la Tunisie, Égypte, la Syrie et même la Turquie en sont de récents exemples. On peut chasser les dictateurs du pouvoir, on n’en chassera pas l’emprise religieuse.

Il n’est donc pas question pour Renaud Camus de stigmatiser, selon une expression consacrée, des individus mais de faire remarquer que lorsque différentes populations prennent la place de celle qui vivait dans ses frontières depuis des siècles, il s’agit d’un remplacement et qu’en tant que tel, il n’est pas une richesse mais un poids, un problème auquel il faut faire face. Or seul aujourd’hui le discours antiracististe comme il l’appelle, cette doxa politico-médiatique qui nous explique ce que nous devons penser et dire, empêche ceux qui ont la parole de l’affirmer.
Depuis quelque temps, selon Renaud Camus, une sorte de révisionnisme historique cherche à forger des mythes selon lesquels la France aurait été sauvée en 14-18 puis en 39-45 par ces peuples qu’elle avait colonisés ; selon lesquels les étrangers auraient fait de l’art français ce qu’il a été au XXe siècle. Beaucoup d’artistes étrangers ont en effet trouvé en Paris une terre d’accueil au début du siècle dernier et ont contribué à son effervescence culturelle ; les régiments d’Afrique et du Maghreb ont contribué aux victoires alliées lors des deux guerres mondiales mais lorsqu’une grande partie de la vérité historique est occultée au profit d’un message simpliste, on appelle cela une idéologie, dangereuse à ce titre, même si on cherche à la faire passer pour une morale.

«  Ces leçons n’en font qu’une, au demeurant, l’idéologie s’étant substituée à la morale, l’ayant remplacée là-encore : c’est une autre forme du « remplacisme ». »

Passé le constat d’observation, reste la question la plus intéressante : comment ce Grand Remplacement est-il rendu possible ? Comment la France a-t-elle pu en quelques décennies accepter sans réaction ce « cheminement hagard vers les poubelles de l’histoire. »

La culpabilité face à son passé ne semble pas une raison suffisante. Le repentir face aux anciens colonisés, aux atrocités révélées, à l’abandon des harkis mais aussi à la perte d’amour-propre révélée par la collaboration de l’État français avec le régime nazi pendant la guerre, toutes ces réponses sont un facteur important mais pas unique fait remarquer Renaud Camus. Car d’autres peuples européens tels que la Grande-Bretagne qui n’a connu que la résistance et le combat contre le nazisme, la Suisse, la Suède ou le Danemark qui n’ont jamais colonisé l’Afrique, sont confrontés au même remplacement de population, qu’ils subissent aussi passivement que les Français.
Ce phénomène s’accompagne selon lui du grand mouvement de Déculturation institué depuis plusieurs décennies dans les pays occidentaux. A ce titre, l’éducation et la culture ont un rôle essentiel à jouer pour contrebalancer ce phénomène car que peut encore être un peuple qui ne connaît plus son histoire, ou qui la méprise, qui ne maîtrise plus sa langue et ne peut plus lire ses grands auteurs, qui n’a que de très vagues notions de son histoire de l’art ?
Un peuple sans mémoire est inévitablement appelé à être remplacé par d’autres qui, eux, ont une fière et profonde connaissance des leurs. La nature est ainsi faite qu’elle ne supporte pas le vide, or le temps de cerveau disponible de nos chers compatriotes semble une béance sans fond que remplissent a volo les idéologues de la consommation pour qui peu importe l’humain, l’individu, puisque compte avant tout la masse qui ingurgitera ses denrées éphémères.

Une fois de plus, nous prenons conscience que traiter les individus en simples consommateurs, c’est-à-dire en réceptacles et non en sujets pensants et agissants nous mène très sûrement vers la fin d’une des plus brillantes civilisations qui fut : la civilisation européenne. Les cyniques du genre de Jacques Attali diront qu’il suffit d’attendre que les peuples qui s’installent en France soient aussi déculturés et décérébrés que nous le sommes à présent mais rien n’est moins sûr. Eux ont encore foi en leur force.

Renaud Camus, Le Grand Remplacement, 114 pages, éditions David Reinharc.

2 Comments

  1. Bonjour,

    en effet.

    Cependant, selon moi, analyse incomplète , qui conclue et s’arrête toujours sur les termes ‘consommation’ , ‘consommateurs’ … donc sous-entendu : libéralisme, capitalisme, profit etc…

    Or la question se résout lorsque nous raisonnons au second degré. Car les vrais prédateurs idéologiques qui sont à l’œuvre agissent ainsi.
    Qui ‘déculture’ ?
    Qui exerce la police de la pensée?
    Qui mélange les Peuples ?
    Qui culpabilise, stigmatise, accuse?
    Qui autorise des mots et en interdit d’autres (j’aime la Nation : ok . je suis nationaliste : interdit ! Ma préoccupation est sociale : oui ! Je suis socialiste : bravo !!)
    Qui détruit les frontières? Qui impose la double nationalité? Qui milite pour le droit de vote aux étrangers…
    Qui… etc, etc ?

    Ce sont les internationalistes !

    Dans la mondialisation furieuse ce sont les internationalistes qui manipulent les capitalistes. Les premiers exploitent et instrumentent les excès des seconds qui ‘leur vendront la corde pour se faire pendre’ !!
    Au final ne restera qu’une dictature : celle de l’internationalisme (quand bien même devrait-elle s’imposer au besoin et au terme de guerres civiles- ‘tables rases’- qui sont dans leur doctrine d’action).

    Ce qu’il faut démasquer, dénoncer et combattre -sans cesse et en toute occasion- c’est l’internationalisme.
    Ses adeptes et ses agents ont tout infiltré : politique, syndicats, média, ‘assos’ , laboratoires d’études et centres d’intelligence (think-tanks selon les collabos franglophones).
    Chez nous, en France, ils ont, entre autres, phagocyté l’Éducation Nationale. Déculturation ? depuis ’68’ ? ne cherchez pas plus loin.

    Nous ne vaincrons la mondialisation furieuse et l’UE totalitaire- son laboratoire- qu’à cette condition : démasquer, dénoncer, combattre.
    Çà presse ! Non ?
    CASTELIN michel- 30 juillet 2012

  2. nous héritons d’un monde en temps réel où les progrès de la science laissent libre la circulation de l’énergie (les biens et les personnes) et l’information (l’argent les nouvelles)
    de puissants mouvements concentrationnaires viennent donc arbitrer ce qui est devenu un archaïsme: la frontière et son corpus de droit et de législation locale
    se greffe des comportements non rationnels de groupes structurés selon un modèle Freudien: masochisme démocrate et sadisme totalitaire.
    Le sens de la communauté géographique est désormais caduque: nos « proches » sont sur nos réseaux, et nos ennemis peuvent habiter le même immeuble, pour des raisons-cette fois rationnelles- d’arbitrage de droits entre géographies: la Liberté et la redistribution chez les masochistes, la dictature et la confiscation chez les totalitaires

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