« Sacré Art Contemporain »

Par Christine Sourgins*

/Le dernier ouvrage d’Aude de Kerros, graveur, essayiste, critique d’art, vient de sortir. Spécialiste de l’art contemporain, elle nous fait l’histoire de la captation du sacré par une administration en quête de légitimité historique et monétaire.
Dans ce nouveau travail,  « Sacré Art Contemporain », elle révèle la dernière métamorphose de « l’Art contemporain », AC, en une nouvelle religion aux pratiques cultuelles archaïques.

Ce livre évoque une controverse artistique et intellectuelle qui traverse notre époque sous l’angle particulier du lien qui existe entre la création, l’art et le sacré. Une crise s’est ouverte en 2011 avec les manifestations populaires contre des œuvres subventionnées de Serrano (Piss Christ) Castellucci (Sur le visage du Christ) et Garcia (Golgotha Picnic ).

Fruit de la commande publique, faite désormais selon des critères conceptuels de l’Art contemporain, c’est un  art sacré d’État qui a pris place dans les églises. Ce phénomène massif a provoqué des transferts inédits, de légitimité, de sens et de sacré. Un véritable clergé administratif, « les inspecteurs de la création », a usé de  son prestige et de sa séduction auprès du clergé d’église, et imposé dans les sanctuaires la foi conceptuelle, son culte et son dogme fondé sur la déclaration créatrice de l’artiste.

Concevoir une œuvre d’art devient désormais un acte terroriste non sanglant visant, par le détournement des objets, situations, lieux et mots à faire exploser tout contexte et semer la confusion dans le monde immatériel de l’esprit, des idées et du sens. Cette nouvelle définition de l’art défendue et sacralisée par l’État est estimée être un Service Public.


Aude de Kerros
« Sacré Art Contemporain »
Evêques, Inspecteurs et Commissaires

Editions Jean – Cyrille Godefroy

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