Du 25 au 27 janvier, la ville du Kremlin-Bicètre a présenté pour la quatrième fois aux portes de Paris, son festival RUSSENKO, consacré aux cultures russes et Russophones ; cultures contemporaines et populaires s’entend.
Pas de grande vedette du Marinsky ou du Bolchoï, mais des spectacles de rue, de carnaval,de clowns, de chants populaires en costumes folkloriques ou non, mais aussi de la gastronomie, de la musique classique et de la littérature.
Dans une programmation éclectique réunissant théâtre, cinéma, arts plastiques, photographie, voisinaient dans une aimable convivialité des expressions de rue, curieusement affublées du nom de « street art » (sic) et d’authentiques créations artistiques et littéraires. Les amateurs de musique classique du XXe siècle on pu ainsi apprécier dans les salons de l’hôtel de ville un concert « Autour d’Edison Dénisov » où furent interprétés des œuvres de Tchaïkovsky, Rachmaninoff, Prokofiev et Dénisov, par Fédor Roudine, le petit-fils de ce dernier, au violon, en partenariat avec Jean-Baptiste Doulcet au piano. Ce concert était suivi d’une conférence d’Ekaterina Dénisova-Bruggeman, épouse du compositeur.
La littérature fut à l’honneur à la nouvelle médiathèque, sur le thème « Récits d’histoire, récits d’histoires » où se réunirent éditeurs et écrivains français et russes, pour proposer leurs productions aux lecteurs curieux, pour jeter un pont entre les cultures russophones et francophones.
Le festival a été inauguré par l’exposition rétrospective « La Russie de Moukhin de 1987 à 2012 » qui sera présentée dans le magnifique Grand réservoir de l’hôpital de Bicêtre (construit en 1783), jusqu’au 23 février. Le choix de ce photographe qui a fait sa réputation à l’école de la rue, confirme en partie l’orientation du festival Russenko.
Fidèle au noir et blanc, c’est dans la rue moscovite que Victor Moukhin a puisé son inspiration, suivant les manifestations populaires, les fêtes et les défilés de matriochkas nostalgiques portant des photos de Staline ou les rassemblements de jeunes gens faisant la fête, les monuments soviétiques à l’abandon et les nouveaux visages de Moscou depuis la fin de l’URSS.
Pris sur le vif, ses photos traduisent tout un pan de la Russie moderne, loin des oligarques et des nouveaux russes ou des magnifiques manifestations de la spiritualité et des fastes populaires d’une église byzantine ayant retrouvé sa place dans un pays en pleine renaissance depuis la perestroïka. Témoin de son temps, Moukin est maintenant célèbre dans le Monde entier.
Si vous voulez connaître un peu mieux la Russie moderne, ne ratez pas cette exposition de 62 photos, grands et moyens formats qui sera pérennisé par un beau catalogue.
Pratique :
« La Russie de Moukhin, photographies de 1987 à 20123 »
Jusqu’au 23 février 2013
Grand réservoir de l’Hôpital, CHU
Entrée par le 78, avenue du Général Leclerc
Métro : Le Kremlin-Bicètre
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