« Ô humains, à la vie fugace comme les feuilles d’un arbre, ombres sans consistance, faibles créatures pétries de glaise, être dépourvues d’ailes, éphémères, usés par la douleur et pareils à des songes. »
Cette superbe citation d’Aristophane (384-322 av JC) aurait pu servir d’exergue au nouveau livre de Raymond Moody, premier médecin et philosophe à s’être lancé, au risque de sa carrière et de sa réputation, dès l’âge de 23 ans, dans l’exploration scientifique des NDE (ou Expériences aux Frontières de la mort), dont il est devenu, au fil du temps, le meilleur spécialiste.
En effet, cet ouvrage est le récit autobiographique d’une vocation : une tranche de vie. C’est aussi une réflexion originale sur la condition humaine et, en particulier, sur le sens de l’existence et de la mort.
Mais, attention, le propos de l’auteur n’est pas religieux mais métaphysique : selon lui, les NDE, dont la réalité n’est plus à démontrer, seraient un signe probant de la continuité de notre conscience au-delà de notre mort corporelle, toutes religions et toutes croyances confondues.
Au terme d’un cheminement de plus de quarante ans, de milliers de rencontres avec des témoins, de centaines de conférences prononcées sur les cinq continents, Moody est devenu certain du fait suivant : la survie de l’esprit (post mortem) ne dépend d’aucun substrat organique, en l’occurrence du cerveau. C’est aujourd’hui la question fondamentale divisant la communauté scientifique.
Bien sûr, s’exclameront les scientistes de tous acabits ; le professeur Moody va trop loin et prend ses désirs pour des réalités. Certes, nous restons étonnés devant certaines de ses expériences ; en particulier, les ‘apparitions’ provoquées des défunts à l’aide d’un miroir (psychomanteum) ou la distorsion du rée perçu à l’instant du décès d’un proche.
Mais l’auteur du best-seller international La Vie après la vie (1977) nous livre une réflexion générale sur l’homme, ses attentes, et surtout la crédibilité d’une forme de survie après la mort ; autant d’interrogations partagées par toutes les cultures, à divers degrés. Moody achève son œuvre avec les mots suivants que nous n’hésitons pas à faire nôtres : « L’univers spirituel est un lieu immensément vaste, et la joie que j’éprouve à l’explorer est infinie. »
Docteur Raymond Moody et Paul Perry, Paranormal. Une vie en quête de l’au-delà,Paris, Robert Laffont, 2012, traduit de l’anglais par Hayet Dhifallah.
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