Par Christine Sourgins*
« Près de 5 millions d’euros de subventions publiques pour financer le porno soft de la 12ème biennale d’art contemporain de Lyon ». La communauté urbaine de Lyon a versé 2,68 millions d’euros. L’État a participé : 1 443 482 euros, la région Rhône-Alpes : 806 000 euros.
La biennale a également reçu 142 000 euros provenant d’autres subventions. Dixit l’observatoiredessubventions.com.
Certains volent au secours de la Biennale et allèguent les retombées économiques : «plus de 300.000 visiteurs, autant qui vont à l’hôtel, au restaurant, dans les galeries d’art de la ville… ».
C’est l’argument des vendeurs de canons pour justifier la guerre : « ça fait du business ». Le problème n’étant pas le commerce utile et nécessaire, mais l’affairisme à tout crin…
Où vont les peintres ?
Le peintre Vadim Korniloff, est l’initiateur du projet WC National exposant des peintures dans les toilettes de 34 restaurants de la ville de Metz (pour commencer…). Une manière de protester contre l’hégémonie de l’art conceptuel dont l’urinoir duchampien est l’emblème :
-« Les défenseurs de l’art contemporain (et non des artistes contemporains !) précise-t-il, ont à Metz et sa région : Pompidou Metz, le F.R.A.C., la galerie Faux mouvement, galerie Toutou Chic, galerie Octave Cowbell, la Synagogue de Delme, etc…tous sont subventionnées de l’Etat ! ».
Bref, les peintres, eux, se retrouvent le plus souvent exposés dans des bars ou des restaurants… Quand un urinoir entre au musée, la peinture en sort et c’est elle qui se retrouve vouée aux… gémonies : restons polis et prudent, il y a toujours quelqu’un pour prendre les choses au 1er degré.
L’initiative a rencontré du public ; l’hôtel de ville de Metz a relayé en exposant le mois dernier, des photos de l’événement. « C’est le salon des Refusés d’aujourd’hui », « les WC c’est démocratique : tout le monde y va », « là on a le temps de regarder, c’est plus intime ». Mais le public a-t-il compris les arguments et le cri d’alarme derrière la dérision ? Vadim Korniloff, en doute à la fin du petit reportage en ligne sur le site de « Sauvons l’art » cliquez : « Le public a perçu la forme, transgressive, et non le contenu », dit-il .
Ce qui montre l’extrême difficulté de combattre l’AC sur son terrain, la dérision. Inversement, trop d’arguments « sérieux » seront taxés d’ennuyeux, tant le public, à son insu, est imprégné des antivaleurs de l’AC répandues par les médias… Trop d’indignation ou de colère lui serviront encore à se victimiser. Reste l’ironie … et le principe de réalité qui gagne peu à peu, crise oblige.
Où vont les artistes en herbe ? » Sauvons l’art » fournit une première liste des derniers ateliers privés où se transmet le savoir.
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