L’exposition chinoise Confronting Anitya s’expose en Haute-Provence au pays de Forcalquier, chanté par Frédéric Mistral.
Cette initiative insolite est proposée et organisée par l’artiste peintre chinois Feng Ge, hôte de Forcalquier et dont les œuvres diverses jouissent d’une reconnaissance internationale.
Il s’agit de montrer les travaux d’une quarantaine d’artistes chinois contemporains qui ne veulent rien oublier de leur tradition ancestrale : attitude, savoir-faire, philosophie, tout en élaborant des œuvres à caractère contemporain.
Ces artistes sont en rupture ouverte avec la sclérose de l’Art Officiel Contemporain et c’est à ce titre qu’ils méritent notre intérêt.
La conception chinoise du monde, traduite dans l’art, se fonde sur la notion à la fois taoïste et bouddhiste d’IMPERMANENCE (Wuchang) qui reprend le concept bouddhiste d’ANITYA, c’est-à-dire, impermanence, inconstance.
La peinture chinoise traditionnelle reflète un paysage intérieur qui est presque toujours imaginaire.
Les concepts chinois « d’Esprit » et de « matière » reprennent les concepts bouddhiques de « forme » et de « vide ». La forme désigne les phénomènes alors que le vide est l’essence de toute chose.
La Qi, mot intraduisible, est le lien entre les choses ainsi que la force vitale qui réside dans les choses…
Les peintres sont animés par le Qi intérieur et invisible, le coup de pinceau, la composition sont guidés et dirigés par le Qi. La circulation crée le Qi, le Qi crée la force et la force crée l’écoulement que les spectateurs de ces œuvres exposées à Forcalquier, doit apprendre à voir.
La peinture lettrée veut se conformer à l’éthique confucéenne d’atteindre l’élégance comme style de vie et de pensée, comme en témoignent les peintures de fleurs et d’oiseaux. L’installation en bambou de Xiao Yu ou l’installation en fil de ver à soie le Tunnel, de Liang Shaoji, en sont des représentations poétiques; quant à l’art traditionnel chinois et ses techniques ancestrales, il est représenté à travers les encres comme l’Encre et lumière de Li Gang.
D’autres œuvres sont plus contestaires, comme celle de Tan Xun qui dénonce la destruction radicale de Pékin en fabriquant une glaise à partir de gravats concassés pour en faire 144 briques composant un paysage de début ou de fin du monde.
Ou encore, Wei Ming qui présente une brique qu’il a sauvée lors de la démolition d’un quartier ancien pékinois dans un coffret en bois qu’il a créé pour elle.
Un art dans ses multitude de formes qui rappelle sa vocation à la résistance de l’esprit.
Une promenade qui vaut autant pour le pays de Forcalquier que pour cette rencontre passionnante entre la Chine et la France. Dommage que cela s’arrête justement au seuil de l’été.
Clotilde R.
Pratique :
Confronting Anitya
Jusqu’au 1er juillet 2015
L’exposition est accueillie dans 4 lieux historiques de la haute Provence
À Forcalquier
-Le centre d’art contemporain Boris Bojnev
Ouverture : lundi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi de 10h à 12 et de 14h à 18h
Entrée gratuite
-Hôtel d’Astier
Ouverture : lundi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi de 10h à 12 et de 14h à 18h
Entrée gratuite
-L’office de tourisme du Pays de Forcalquier, Montagne de Lure
Ouverture : lundi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi de 10h à 12 et de 14h à 18h
Entrée gratuite
À Mane
-Le musée de Salagon
Ouverture tous les jours sauf le mardi de 10h à 20h
Entrée payante 7€
Institutions organisatrices :
-Yuan Art Museum (Pékin).
-Art Gaudi (Chengdu)
-Tiantai Art Museum (Qingdao).
-B & N Cultural Promotion Company (Pékin)
-Association Confluences (Forcalquier, France)
Poster un Commentaire