C’est dans la partie « underground » du Palais de Tokyo qu’Antonio Ortega a présenté son défilé haute-couture MUMMIFIC, dans une ambiance brumeuse, un décor gris et sombre, dans une sorte de mystère, pour mieux faire éclater l’originalité de ses modèles.
Il a réuni la presse, ses invités et les blogueuses de mode dans un esprit résolument contemporain, en dehors des caractéristiques classiques de la haute couture. Pour cette collection automne-hiver, le couturier récupère, détourne, réinterprète ses tissus afin d’évoquer le passage à une spiritualité céleste, à une vie nouvelle.
Il puise son inspiration dans diverses cultures à travers le monde, où se mêlent tradition, adoration et fascination pour ce cheminement…
Sa mode est aux mélanges audacieux de matières avec des tulles, des satins, des laines et des velours dans des formes asymétriques, près du corps comme pour mieux éclater face à une haute couture précieuse et fascinante en s’adressant à des femmes urbaines. Le créateur semble fan par certains détails des années 70 et est néanmoins résolument actuel. Les vêtements combinent effet visuel et texture.
Robes, tailleurs, jupes, shorts, pantalons, paletots, vestes se distinguent par des jeux de broderies, de tricotage, de tissage, s’enrichissent d’effets, de clins d’œil, de brillances… Il donne de l’éclat aux teintes douces en les relevant parfois de notes plus franches.
Ainsi, les bleus électriques donnent le ton et ensoleillent l’ensemble de cette palette hivernale pour des effets optiques, et pour un coin de ciel lumineux parmi les couleurs de l’hiver. Les jambes se découvrent chez Antonio Ortega. Le short est mini, les collants apparaissent colorés, subtilement zébrés avec des bandes transparentes et s’impriment comme au temps de Twiggy. Les chaussures sont recouvertes de guêtres.
On retient les étoles qui recouvrent et cachent les épaules pour mieux les souligner. Les cagoules, même si elles masquent la chevelure, dessinent les visages et donnent une silhouette de grand échassier en apportant une touche finale étonnante à ces ensembles. Les volumes dessinent les bustes et accentuent la sensualité du cou.
Sacs et accessoires finissent par donner le bon tempo.
Sa ligne haute couture semble cependant accessible par ses formes, féminine, ludique par les shorts ou glamour avec les jupes droites. Les cagoules laissent entrevoir les visages et donnent un côté junior à l’ensemble. Mais tout se tient, crée un ensemble où les tissus et accessoires cohabitent avec chic.
La silhouette se dessine ainsi fine, longue et fluide avec des formes qui épousent le corps et avec pour seule épaisseur les écharpes bouclées qui font chanter cette mode.
Le couturier est apparu souriant comme toujours à la fin de son défilé et vêtu dans les imprimés d’un de ses modèles. Antonio Ortega donne un nouveau souffle à la mode haute couture, dope les classiques, un peu à la marge de la préciosité et de la flamboyance de la haute couture.
La collection est proposée à la vente sur le Salon Couture d’Antonio Ortega via son site web www.antonioortegacouture.com.
Ainsi, les distances sont abolies, les sélections se font en temps réel tout en conservant cette relation privée qu’exige la tradition de la Couture entre la cliente et Antonio Ortega.
Ysabelle Jolly
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