Par Jean-Louis André, professeur agrégé du Val de Grâce, et Patrick Baumann, professeur de droit*
Tribune libre de Jean-Louis André, chirurgien et professeur agrégé du Val de Grâce, et de Patrick Baumann, professeur de Droit et consultant, sur l’avenir de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris, que le ministère de la Défense souhaite fermer.
Un scandale qui augure de nouvelles malversations et vente de notre patrimoine. Cette fois au détriment de vies humaines, à l’heure des attaques terroristes et de la multiplication des conflits.
«Le maintien d’une capacité d’hospitalisation suffisante, notamment dans certaines spécialités, est d’autant plus nécessaire que se développent de nombreuses opérations extérieures (Afghanistan, Mali, Centre Afrique, EI,…) des crises sanitaires du type Ebola, voire de menaces potentielles au niveau des centrales nucléaires, et que de nombreux hôpitaux militaires ont déjà été fermés ces dernières années.
Le Val de Grâce dispose notamment d’un Pet Scanner très récent et d’une radiothérapie nouvelle ultra moderne non déplaçable, du seul service de médecine interne capable de prendre dans sa globalité un patient de A à Z. Enfin, il s’agit de l’unique institution de Paris intramuros où un malade quel que soit sa situation peut avoir accès aux plus grands professeurs rapidement sans les « dessous de table » pratiqués dans d’autres institutions et hôpitaux de la capitale.
En conséquence, nous demandons un moratoire et proposons de basculer d’un financement du Val de Grâce essentiellement par l’impôt via le budget de la Défense, vers un financement déjà acquis pour certaines grandes institutions dans le domaine de la santé, au travers d’une fondation du type de celle de l’Institut Pasteur ou de l’hôpital Rothschild (déductions fiscales pour les donateurs). Le travail herculéen de restructuration de nos finances publiques doit faire appel, dans le respect, du droit à des solutions novatrices, et lancer des initiatives dans le domaine des investissements nécessaires. Le budget prévisionnel serait de 122 M€.
Une fondation faisant appel au mécénat de grandes entreprises du secteur de la santé dont l’intérêt stratégique est de maintenir un établissement de très haut niveau. Cette vitrine du Service de Santé des Armées est à l’origine d’exportations de matériels, technologies, formations diverses. De nombreuses personnalités françaises ou étrangères y sont régulièrement soignées. De nombreux dirigeants et Chefs d’Etat qui même s’ils ne payent pas directement les soins donnés, le feront au travers de cette fondation comme donateurs spécifiques et permanents.
Enfin, des citoyens, civils ou militaires, peuvent contribuer modestement à la mise en place d’une somme d’argent compensant largement une diminution progressive du budget du Service de Santé. Le Val de Grâce créé par la Convention en 1793, doit pouvoir rester le pôle d’excellence et la vitrine du savoir-faire de la médecine militaire française. La totalité du personnel, médical, administratif, technique, dont compétence, disponibilité, dévouement ne sont plus à démontrer est ulcérée, ce qui ne manquera pas de se traduire électoralement. Ce chaînon médical essentiel de la francophonie chère aux présidents de la Vème République ne doit pas être démantelé».
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