Celia Kritharioti a choisi les luxueux salons du Ritz pour y présenter sa collection haute couture.
En perpétuel bouillonnement intellectuel, Paris fantasmé était une évidence pour cette styliste pas très connue encore en France et très célèbre en Grèce.
Elle y possède sa propre maison de couture au cœur d’Athènes, créée par ses ancêtres au début du XXe siècle.
Sur un air de violon les jeunes femmes ont défilé avec des modèles brodés de fleurs au style romantique, ou apparaissaient telles de longues vestales de lumière, au teint pâle et diaphane.
Les couleurs des robes (crème, ivoire) évoluaient vers l’éclat de jaunes solaires et festifs, l’affirmation des roses, le bleu azur symbolisant la création et les liens humains, l’argent pour l’innocence, la générosité et enfin vers le noir sobre et élégant.
Les maquillages presque neutres, les teints diaphanes et les cheveux tirés en de petits chignons conféraient une sobriété malgré les jeux de transparence et de brillance de certains modèles.
Tout semble à la fois simple et terriblement sophistiqué, paradoxal dans cette collection.
Les robes de cocktail très courtes apparaissent comme des bijoux, audacieusement et astucieusement découpées et très près du corps, avec parfois des décolletés vertigineux, mais tout en finesse et en pudeur.
Les robes de soirée, très longues, dansent avec de longues traînes comme de nobles manteaux de cour. Beaucoup de modèles sont blancs ou ivoire et peuvent s’apparenter à des robes de mariées.
Les autres et notamment ceux de couleur noire, apportent au contraire une note à part mais tout aussi élégante et luxueuse. La créatrice joue avec les volumes, les cols et les manches en y ajoutant de discrets accessoires.
Pailletées courtes, robes bijoux ou longues et dansantes, la fluidité y apparaît de façon à créer des volumes vaporeux et aériens et des volutes dansantes autour des jambes des mannequins.
Elles glissent telles de longues lianes brillantes avec d’exceptionnelles broderies et des franges qui suivent les mouvements du corps. D’autres portent des plumes qui donnent une légèreté à l’ensemble. Les tissus sont fluides avec des organzas, des crêpes découpés à la main, des tulles et volants sans oublier les dentelles
Le message de Célia Kritharioti est celui des jardins fleuris de notre cœur, dans une pléiade de tissus emplis de fleurs qui nous rappellent que lorsque l’on recherche notre printemps intérieur même si nous ne sommes pas nés à Paris nous pouvons toujours y renaître.
Ysabelle Jolly
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